Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Politique

Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant

Aller en bas

Politique Empty Politique

Message par chapati Ven 18 Jan 2019 - 7:05

Quel bonheur : on va élire un président tout neuf ! Et en plus, on aura déjà la chance d'éviter Trump et Poutine, occupés ailleurs...

Il semble que le racisme ait le vent en poupe, habilement détourné de ses obsessions recurrentes envers la diaspora juive, le voilà tout frais et pimpant se rabattre sur la communauté musulmane, une révolution dans les esprits.
A droite, les enchères sont ouvertes, le cours du racisme flambe !
Face aux candidats dévoués jour et nuit à cette noble cause, les résistances se désorganisent. Un objet non identifié, énergumène volontaire au sourire énigmatique semble porter l'ultra-modernité de la droite de la gauche (le fils Hollande étant sans doute trop jeune pour perpétuer la monarchie).
Moins à droite de la gauche, on est plutôt surpris par l'émergence d'un ancien jeune qui cause pas mal dans le micro, mais surtout qui dit avoir un projet. Je veux dire un projet de société. Si. Comment dire, une vision d'avenir ? Les mots surprennent, semblant hérités d'un lointain passé où le politique prétendait à un vague rapport au sens. Qu'en penser ? Un "revenu universel pour tous" que ça s'appelle. Pas sûr d'avoir le temps d'en voir la couleur, n'empêche que ça fait quand même du bien d'y penser : choisir de ne pas travailler sans nulle vocation à clochardiser, célestement ou plus modestement entre cartons et trottoir. Sympa. Sympa le type est sympa, en plus.
Lui ou les amateurs de ratonnade, ah ça...
Enfin à gauche de la gauche de la droite de la gauche, l'inoxydable camarade populaire, vantant les mérites de l'individuation des masses par le travail (des masses du même nom), au nom des travailleurs non encore réfugiés dans les camps douteux décrits en début de post.

Bon dieu, c'est chouette tout ça mais que choisir ? drunken


Dernière édition par chapati le Sam 11 Mai 2019 - 16:29, édité 1 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 18 Jan 2019 - 7:06

Hier on a eu droit a l'entretien d'embauche des candidats au poste de président.

Qu'on parle d'économie, de déficit de la sécu ou de philosophie, à l'instar du sketch des inconnus (Stephanie de Monaco), l'inquiétante blonde répond : "les zarabs". No comment.

A côté, chaussures italiennes et costume sur mesure, l'homme de droite nous montra l'autre face de sa personne. À la primaire on avait celle du père, de type respectable notable de province ; cette fois on eu droit au fils, regard doux, presque gauche ou timide, prêchant désormais les mérites de la sécu sous l'œil averti de la tendre Pénélope. Ils sont mignons à droite cette année.

Au milieu de ce parterre représentatif de nos valeureuses élites, Bambi lui-même vint gentiment réciter sa petite leçon. Trop chou. Première marionnette officielle made in France. En plus, dès qu'il intervenait après Fillon, il commençait par dire qu'il était d'accord ! Affreux. Sinon propre sur lui et livré avec options : pour arrêter le débit d'eau tiède, fermer le robinet. Ceux qui aiment auront du mal avec ce train-là.

Mon chouchou fut conforme, sympa disais-je. Mais il produisit déjà un inquiétant sentiment de déjà-vu, pour qui aurait suivi la primaire de gauche en tous cas. De plus son leitmotiv sur le revenu universel tourna court quand il rapporta que celui-ci courrait jusqu'à la retraite... mais quelle retraite si l'on n'a pas travaillé ?

Le meilleur hélas fut le représentant du Kremlin, à l'aise dans son costume mao, qui évita habilement de parler du sort des tibétains tout en s'apitoyant sur celui des nouveaux boat-people. Sinon il prône des représentants tirés au sort (j'avoue qu'au point où on en est). À son actif, notons qu'il engueula la blonde.

Mon choix est fait : ça sera l'utopiste sympa.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 18 Jan 2019 - 7:07

Entre Bambi en celluloïd qui répète les (vieilles) ficelles qui le meuvent d'une main invisible, et la mère Montretout qui à côté ressemble de plus en plus à un tableau de Francis Bacon, l'inspiration en moins, je lis ça et là le mépris de certain pour les dérivés du pétrole. Sans doute mais faudrait pas oublier quand même qui est en face, l'historique de son parti, ses fréquentations et tout et tout. Bref une petite piqure de rappel histoire de rediaboliser ce qui doit l'être, même si je conçois que ce soit gratifiant de se faire Bambi.

Au point qu'à leur lecture, il devient difficile d'envisager adhérer à un forum - de type "philosophique" par exemple - de peur de se voir refuser l'accès pour cause de défaut de parrainage des Dupont et Dupond de la politique (Aignan et Villiers) et consort. Par exemple encore, quand on en arrive à dire que les anti-racistes sont racistes, c'est qu'on perd son sang-froid ou ses mots. C'est à peu près aussi brillant que d'amalgamer le fascisme et le marxisme sous prétexte que le communisme a en général merdé, et quelquefois salement.
Merci aux utopistes d'exister.

Bref, pour parodier le Libé du jour, ici c'est NON et ce sera toujours non aux idées d'un parti dont le refrain lancinant des adhérants est : "on est chez nous".

Ce "chez vous" c'est pas "chez moi".
(ne l'a jamais été et ne le sera jamais)

Ce forum est incompatible avec les idées de l'extrême-droite, konseledise !
.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 18 Jan 2019 - 7:07

MLP décrétant que les prières de rue des musulmans lui rappelaient l'occupation nazie...

Allah Ouakbar très chère sœur Marine, Dieu tout puissant ait la force de te pardonner d'avoir propagé une telle honte sur la race humaine.

(mes frères musulmans priaient).



Amen

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 18 Jan 2019 - 7:08

François Hollande - Les Leçons du Pouvoir.

François Hollande a écrit un livre sur ses cinq ans passés au pouvoir. A peine un an après la fin de son mandat, l'ancien président réussit le tour de force d'arriver à dresser un bilan très complet de son quinquennat. Est ainsi décortiqué avec une précision diabolique les raisons de l'abandon de sa guerre face à "la finance", au profit d'une autre face à une vague de suicides (à vocation terroriste) d'ex petits délinquants musulmans. Notre homme analyse ainsi sans coquetterie les difficultés du rapport présidentiel d'un homme normal face à la guerre. Toujours grâce à cette faculté d'introspection hors du commun, il nous fait ensuite comprendre comment, après s'être présenté comme un homme au profil typiquement "anti-Sarkozy", il a nommé un premier ministre qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à son ennemi préféré. Et bien entendu, il ne peut finir sans expliquer avec beaucoup de finesse les rapports complexes entre son mandat et la chute vertigineuse du PS aux présidentielles.

Un grande leçon sur le pouvoir, assurément, qui ouvre un large champ d'étude aux psychologues comme aux philosophes, et ne pourra que ravir ceux d'entre nous qui se posèrent mille question sur sa mandature.

pig

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 18 Jan 2019 - 7:08

Idéalisme et élection présidentielle.

Moi, j'avais pensé que Macron ferait ce que Tatcher et consort ont fait avant : mettre le pays en cohérence avec le capitaliste néo-truc, faire les réformes dont on nous cause qu'elles vont rendre pour de bon le pays "compétitif", toussa. La poursuite en plus hard donc de ce qui se fait depuis quelques décennies, avec disons une chance au bout, si l'on veut. Et voilà qu'il nous fait un caprice : "Nan maman pas l'ISF... bouh c'est pas juste, j'veux pas" !
Pourquoi n'a-t-on rien vu ? (y'avait bien son exaltation bizarre lors d'un meeting mais bon).

A propos, comment que ça vote, un peuple ? Récapitulons.
Il fallait un PS explosé pour que seul Jospin y aille en 95. Premier ministre plus tard, il a fait la politique équilibrée d'un type honnête (qu'on soit pour ou contre). Il a en particulier fait reculer le chômage de façon significative. Pour quel résultat ? Se faire foutre dehors pour avoir osé parler de "social-démocratie". D'un seul coup, le million de chômeurs en moins, toutes les belles âmes n'en avaient plus rien à cirer.
Ça vote comme ça, donc.
Comme si au moment de l'élection le réel n'existait plus. Comme si devant la solennité du moment, ce qui prenait le pas ne pouvait plus être que le rapport entre idéal et chemin pour l'atteindre : les types votent par rapport à un idéal, c'est prouvé avec Jospin ! Le résultat de l'histoire ? Chirac-Le Pen.
Ça aurait pu les déciller, mais non.
Ça a continué pareil avec les primaires. En 2007 on avait DSK et Fabius, pas forcément l'idéal de beauté de tout-un-chacun, je l'admets, mais qui "savaient faire". On a préféré l'exaltation de Ségolène, explosée au vol dans son numéro de moi-je face à Sarko (ou à cause de sa féminitude, on sait pas).
En 2012, Hollande. A peine le temps de réaliser que vu l'exclusion de DSK, il avait finalement une chance (oui François, pour de vrai), que voilà déjà qu'il lui faut choisir. Sale histoire. Il hésite, tire à pile ou face. Pile, il ira donc. Après avoir encore gagné (à caillou-ciseaux-pierre avec ses neveux), il prend l'option de se la jouer au dessus de la mêlée aux primaires, bingo : ça marche ! Sans programme, que faire ? Il s'octroie du coup un petit plaisir : faire le discours de ses rêves en lieu et place (la finance, son cauchemar, toussa). Et badaboum, voilà notre Luther King en herbe président !
Cinq ans de Valls plus tard, le PS est à 6%...

(même que peut-être qu'en guise de sortie de fin du monde - accessoirement de rempart à Le Pen - on va se taper un face-à-face autour des problèmes de fesses Ségolène/François : les filles avec moi vs coucou c'est re-moi ! Top cool. De toutes façons faudra se serrer la ceinture une centaine d'années pour éviter la fin du monde. No problem on est prêt : poubelle bleue, poubelle blanche, poubelle rouge : l'essentiel donc).

Préoccupés par le "tous pourris", z'ont rien vu avec Macron.
Pas vu qu'il répondait jamais. En fait il recadrait systématiquement les questions dans une perspective plus large (magouille plutôt maligne à partir d'un constat vaguement philosophique et d'un peu de baratin). On aurait pu parler de pédagogie si quelque chose de substantiel en était ressorti à la fin. Sauf que là, rien. Juste l'esquive donc. Qu'est-ce que ça évoquait à l'intervieweur (et aux types derrière l'écran) ? Pensaient-ils que l'homme avait une hauteur de vue ? Macron a-t-il fait penser ? (l'intelligence est contagieuse, hélas ça dure pas). Etait-ce stratégique, prémédité ? En tous cas ils en oubliaient les questions, nos journalistes, comme s'ils ne comprenaient plus ni le fond du problème ni le sens de la pseudo réponse. En panne sèche, notre héroïque élite représentative du contre-pouvoir démocratique (voir par exemple l'interview totalement creuse de Delahousse à l'Elysée, quelque temps après). On a donc sanctionné le franc-parler inconséquent des deux prédécesseurs, supposé en finir avec la langue de bois, pour revenir à une parfaite langue de bois. Quant aux gilets jaunes, ils viennent pas se frotter sur le même plan, du coup Macron est paumé. Marrant.


Politique Olive1
(citoyen au sortir d'un meeting électoral de Macron, document zygma)
.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Jeu 7 Fév 2019 - 10:29

Au revoir, ennemi de la finance.

Hollande a réservé ses principaux conseils à son parti. "La gauche est là pour que la colère puisse trouver sa traduction, pour qu’on puisse penser qu’un progrès est possible. Moi, je préfère avoir une vision qui fait 28% que celle qui fait 6%", a-il taclé, faisant référence au score de Benoit Hamon en mai 2017, comme à celui annoncé pour une liste socialiste aux européennes.
C'est toi qui l'a amenée à 6%. Et puis t'as pas toujours dit ça : quand t'as retourné ta veste et appelé Valls, il pesait 5% des voix de gauche aux primaires. Alors merci mais pour les "visions", on fera sans toi...

Hollande ne s’est pas privé de faire la leçon à son successeur en expliquant qu’il fallait rassembler "autour de la force principale (le PS) et être clair sur les intentions, les projets et les propositions". Très critique à l’égard des tentatives d’Olivier Faure de faire liste commune avec Place publique, de Raphaël Glucksmann, il a conclu : "Un rassemblement, ce n’est pas une incantation, ce n’est pas une prière".
T'es mal placé pour donner des leçons de rassemblement. D'autant qu'outre Valls, on te doit Macron aussi (un vrai découvreur de talents). Sois gentil, va voir ailleurs... à Barcelone par exemple il paraît que là aussi, personne n'en veut de ton ex, et qu'il est vu comme un type de droite (on se demande bien pourquoi  Rolling Eyes ).

Julie le soir après le travail elle a faim, et il y a des cours de cuisine sur le net (moi aussi j'ai des visions). Quel symbole ça ferait contre le machisme ! Rend-toi utile François, la France a besoin de types comme toi.


https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/06/quand-francois-hollande-fait-la-lecon-aux-socialistes-sur-le-rassemblement-de-la-gauche_5420242_823448.html



EDIT
Manuel Valls a annoncé sa participation à la manifestation dimanche à Madrid de la droite et de l'extrême droite contre le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez, critiqué pour son dialogue avec les indépendantistes catalans. "J'irai dimanche à Madrid pour défendre la Constitution et l'unité de l'Espagne. Sans aucun dilemme ni complexe parce qu'il s'agit d'un moment historique", a annoncé l'ex-Premier ministre socialiste français sur son compte Twitter. Il a affirmé sur son compte Twitter qu'il était "faux" de dire que c'est une manifestation de la droite ou de l'extrême droite : "C'est une manifestation transversale"

https://www.nouvelobs.com/monde/20190208.OBS9908/espagne-valls-a-une-manifestation-de-la-droite-et-de-l-extreme-droite.html
Transversale... c'était donc ça ! CQFD

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Jeu 7 Mar 2019 - 11:47

Tibet (et Mélenchon)


Ça fait un moment que je peste contre les amalgames fait entre Mélenchon et MLP (par la presse de gauche même), mis dans le même panier "populiste". J'ai dit qu'un jour il faudrait que je m'en désolidarise, faute d'être lu comme prosélyte. C'est l'occasion : dans trois jours, c'est le 60° anniversaire de l'annexion du Tibet par la Chine... et le 24 avril 2008, suite à un débat télévisé, Mélenchon a cru bon de préciser son point de vue sur le Dalaï lama et le Tibet sur son blog : c'est ici.

Et ce que j'y lis me déplaît fortement. Mélenchon s'en prend d'abord à la Constitution tibétaine, qui serait selon lui abusivement présentée comme "démocratique et laïque" (constitution promulguée en 1963). Il prend en exemple l'article 3, intitulé "Nature de la politique tibétaine" : "L'avenir politique tibétain doit respecter le principe de la non-violence et s'efforcer d'être un libre État de la protection sociale avec sa politique guidée par le Dharma". Puis il commente :
Ceux qui protestent contre la Charria deviennent-ils muets quand il s’agit du Dharma ? Ou bien l’opposition à l’introduction d’une loi religieuse – quelle qu’elle soit - dans une Constitution doit-elle être une règle universelle ?
Ça commence très fort. Est amalgamé la "charria", qu'on sait essentiellement résumée dans l'imaginaire occidental à des pratiques extrêmement brutales (type couper les mains des voleurs etc), au "dharma", terme hindo-bouddhiste référant à la sagesse... sans donc le moindre rapport avec une loi juridique religieuse, qui plus est appliquée sans ménagements dans certains pays !

La traduction la plus courante de "dharma", c'est "devoir". En gros le karma c'est le destin propre à chacun, le dharma c'est la façon dont on peut voire où l'on devrait travailler dessus. C'est en ce sens qu'il est question de devoir, un devoir de sagesse donc, si l'on veut, assez proche finalement du "connais-toi toi-même". Or pour Mélenchon, ça ou la justice des talibans, c'est pareil ! C'est juste lamentable.


Cette vision religieuse du pouvoir n’est pas une référence isolée dans ce texte. Il prévoit notamment que le serment prêté par les Ministres est fait "au nom des Trois Joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha)".
Ben oui, sauf que si le dharma est un travail sur soi et non une "référence religieuse", ça change tout. De plus on peut arguer que le président des Etats-Unis prête aussi serment sur la Bible, ce qui ne semble pas faire dire à notre ami que les Etats-Unis seraient une théocratie. Bref.
Enfin, pour être complet, prêter serment dans cette histoire n'engage que ceux qui le font. La phrase de départ parlait d'un : "libre État de la protection sociale avec sa politique guidée par le Dharma". Personne n'impose quoi que ce soit au peuple (comme avec la charria) : c'est les politiques qui prêtent serment, et sans rapport avec Dieu (un concept d'ailleurs inexistant dans le bouddhisme). Les politiques prêtent serment de diriger le pays de façon digne... conforme au dharma donc, voilà voilà (j'imagine que l'esprit du serment présidentiel est le même aux Etats-Unis). Alors certes, il y a les "trois joyaux" bouddhistes dans l'histoire, et à ce stade on peut peut-être discuter, n'empêche que le bouddhisme est supposé une doctrine de sagesse et non une religion (l'état de bouddha pour sa part est un concept d'accomplissement, par exemple). Mélenchon le sait-il seulement ?


Enfin, la Charte se termine par une "Résolution spéciale" votée en 1991, dont voici un extrait qui en dit long sur le manifeste de veulerie... (blablabla insultant, ndlr) : "Sa Sainteté le Dalaï Lama, le chef suprême du peuple tibétain, a offert les idéaux de la démocratie au peuple tibétain, même s’il n’a pas ressenti le besoin de ces idéaux. Tous les Tibétains, dans le Tibet et en exil, sont et restent profondément reconnaissants à Sa Sainteté le Dalaï Lama, et s’engagent à nouveau à établir notre foi et notre allégeance à la direction de Sa Sainteté le Dalaï Lama, et à prier avec ferveur pour qu'il puisse rester avec nous à jamais comme notre chef suprême spirituel et temporel" (et Mélenchon de vociférer)
Sauf que ça correspond à la réalité tibétaine : le fait est que les tibétains sont - en tous cas étaient, lors de l'invasion chinoise et pendant des décennies - fidèles au Dalaï lama et franchement hostiles aux colons (si si Méluche, aux colons) chinois. Mélenchon n'en a cure et se contente de répéter la propagande chinoise. Et le fait est encore que oui, c'est le dalaï lama et lui seul qui, à vingt ans à peine et fraîchement installé en Inde, a érigé cette constitution devant donc - certes théoriquement - faire passer le Tibet de théocratie à démocratie. Mélenchon délire sa haine du religieux, c'est son problème. Sinon, il semble question dans l'esprit du Dalaï lama d'ériger un pouvoir démocratique doublé d'un pouvoir spirituel (j'en reparlerai après).


Voyons à présent ce qu’il en est de la « démocratie » tibétaine organisée par cette Constitution. Article 36. Pouvoir législatif. "Tout pouvoir législatif et autorité réside dans l’Assemblée tibétaine. Les décisions de celles-ci requièrent l'approbation de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour devenir des lois".
Vous avez bien lu, commente-t-il. Après une formule péremptoire "tout le pouvoir au parlement" vient cette suite, dans un enchainement d’un cynisme absolu : pour qu’une "décision" du parlement tibétain devienne une loi, il faut que sa sainteté soit d’accord. Est-ce là l’idéal démocratique et les valeurs universelles que nous sommes censés défendre en défendant le Dalaï Lama et le Tibet des moines ?
Effectivement, c'est pas les valeurs universalistes de l'homme blanc qui sait tout. Dingue non ? Bon je répète donc, c'est - ça me semble - une tentative de pouvoir à deux têtes : temporel ET intemporel, matériel ET spirituel, dans lequel le chef spirituel (Dalaï lama) aurait un pouvoir de contrôle, une sorte de "contre-pouvoir"... essentiellement un droit de veto en clair. Perso, je trouve que ça se défend. C'est pas mal la démocratie, mais n'oublions pas que c'est bien les peuples qui ont démocratiquement porté Hitler et Mussolini au pouvoir : l'idéal démocratique, c'est joli mais ça a amené aussi au fascisme et à la Shoah !


Pour fixer la sympathie des opinions occidentales, le Dalaï Lama utilise un vocabulaire qui tente un parallèle inacceptable avec la Shoah. La référence permanente aux "six millions de tibétains" chiffre opportunément largement arrondi pour suggérer des parallèles, la référence nauséabonde à une décision des autorités chinoises "d’imposer une "solution définitive", l’usage inacceptable du concept de "génocide culturel", à rapprocher de celui de "l’holocauste" dont a souffert notre peuple durant les décennies passées, tout cela forme un tout qui ne peut être fait par hasard.
Là le discours de Mélenchon est inacceptable. Que le Dalaï-lama veuille suggérer ces choses, c'est possible, mais ça n'autorise pas de telles vociférations. Les chinois ont massacré des centaines de milliers de tibétains, détruit leur culture et leurs lieux sacrés etc, c'est factuel. Et Mélenchon est drôlement à l'aise pour regarder ailleurs tout en se permettant de donner des leçons de morale sur des mots... en plus alors que lui-même, à propos de mots, vient à l'instant d'entretenir une ambiguïté foireuse en amalgamant "charria" et "dharma" à l'attention des masses populaires ! En clair, il se fout du monde.

Suit ensuite l'habituel couplet chinois comme quoi le Tibet aurait été chinois depuis toujours. On va faire vite : le contraire et les arguments en faveur du contraire sont bien plus probants. Par exemple une écriture totalement étrangère à l'écriture chinoise (j'abrège, c'est pour moi le meilleur argument) !

Et pour finir vient un couplet encore bien pire, qui moi me révulse profondément. Après avoir cité une grande tirade du Dalaï lama où il se plaint de l'invasion des très nombreux chinois qui marginalise la population tibétaine, il poursuit cette même citation : "Pour que les Tibétains puissent survivre en tant que peuple, il est impératif que cessent les transferts de population et que les colons chinois rentrent en Chine". Et voici ce que ça lui suggère comme commentaire :
Je pense que cette dernière ligne doit être lue avec soin. Ce n’est ni plus ni moins que la purification ethnique. Cette conception de la définition des peuples non par leur droits égaux mais par leur ethnie est le propre de tous les ethnicismes et la racine de tous les racismes.
Popopo : pas de "peuple" ici m'sieur : les tibétains se considèrent colonisés par l'étranger et tu le sais très bien ! Mais alors oser accuser le Dalaï lama de volonté de purification ethnique ! Quelle horreur ! Et encore une fois par un type qui vient de faire des leçons de morale sur les mots ! On commence par amalgamer "charria" et "dharma" et, à partir d'une phrase disant tout du long très clairement que historiquement les colons chinois ne sont pas chez eux, voilà que Mélenchon en conclut que c'est les tibétains qui seraient racistes, enfin le Dalaï lama. Le Dalaï lama qui oserait parler en terme "d'ethnies" et voudrait une "purification ethnique" ? Non mais ça va pas la tête ? Faut te soigner mon gars ! Et les juifs, tu vas les accuser d'avoir été racistes avec les nazis aussi ? Parler de volonté de "purification ethnique" après avoir fait la leçon sur les mots du Dalaï lama en rapport à la Shoah, c'est juste dégoûtant.

Et là j'arrête
!


Bon, ceci dit, je veux bien pardonner à la bêtise de Mélenchon (qui a par ailleurs des côtés charmants), juste qu'il montre une psycho-rigidité inquiétante, pas très loin des staliniens bornés (pléonasme). Qu'on n'aime pas voire qu'on déteste la religion ça me dérange pas, qu'on devienne borné, débile et insultant à partir de cette détestation, si.



Ça va, j'ai bon ? J'ai réussi à me dissocier de la bête populiste ? En tous cas ça va être le même bordel pour voter la prochaine fois. Voter pour la bête ou pour un sympathique mouvement à trois pour cent ?
C'est quand même chouette, la démocratie...



FREE TIBET !


Dernière édition par chapati le Sam 7 Sep 2019 - 20:18, édité 1 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Jeu 25 Avr 2019 - 15:34

Madame Loiseau était inscrite sur une liste d'extrême-droite à vingt ans, mais elle plaide qu'elle était jeune à l'époque, qu'elle savait même pas que c'était d'extrême-droite cette liste. Avant ladite plaidoirie, même qu'elle avait juste oublié toute cette histoire, c'est dire son innocence à la pauvre choupette !
Aujourd'hui, elle se pose comme le plus sûr rempart contre l'extrême-droite. Et Médiapart chercherait à la salir en mettant en doute la pureté de son noble combat, même que sa vile calomnie en ferait un idiot utile propice à faire gagner des voix aux méchants de l'extrême-droite qu'elle combat si fort.
La dernière fois déjà, elle expliquait la main sur le cœur que l'écologie, c'était sa cause à elle, son dada, sa vie... quand quelques mois avant, c'est le vote de son groupe qui avait amené à ce que le glyphosphate ne soit pas interdit.
Elle est drôle, Loiseau !


Politique Floiseau
Médiapart frappant tel le destin à la porte de la demeure familiale

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Sam 11 Mai 2019 - 16:25

Duel Macron-Le Pen : l'analyse des autres listes

Manon Aubry (LFI) : La République en marche et le Rassemblement national se sont tous deux choisis comme adversaires de confort. Ce n’est pas un duel, c’est un duo ! Ultra-libéralisme et extrême droite sont les deux faces d’une même pièce. Donner la centralité au RN alors qu’on prétend le combattre, c’est lui permettre de prospérer. Reprendre ses mots, ses thèmes de campagne est un choix dangereux et insultant envers les citoyens.

Jean-Christophe Lagarde (UDI) : Ce remake revient à prendre les Français en otages. Le président demande à ce que l’on vote pour lui afin de poursuivre son mandat et Marine Le Pen brandit comme argument un vote en sa faveur pour mettre fin au quinquennat de Macron. La vie politique française ne peut pas s’articuler autour de ces deux personnages. La seule façon de combattre le populisme, c’est le pluralisme.

Geoffroy Didier (LR) : Macron et Le Pen tentent de jouer un pas de deux. Le chef de l’Etat  joue avec les peurs au moment où les angoisses sont réelles. Faute de pouvoir susciter une adhésion positive, Emmanuel Macron ne se définit plus que par la négative : "Votez pour moi parce que je suis contre, contre l’extrémisme". Ce match à deux n'est pas seulement cynique mais aussi irrespectueux pour les Français.
 
Aurore Lalucq (PS-Place publique) : Réduire une élection à la proportionnelle à un match entre deux forces porte un nom : le chantage. Le gouvernement a joué contre l’Europe à chaque fois qu’elle proposait des avancées sociales ou démocratiques. Nous découvrons une candidate qui reprend les propos de la droite dure en déclarant que : "personne ne peut venir en Europe sans y être invité".

https://www.liberation.fr/france/2019/05/10/duel-macron-le-pen-l-analyse-des-autres-listes_1726278


D'accord avec toutes les analyses, encore qu'aucune d'entre elles n'ose prononcer le mot "démocratie". Quand celle-ci, pourtant présentée comme seule respectueuse de la volonté populaire, ne laisse comme alternative plus d'autre choix que de voter pour ou contre l'idéologie fascisante de madame Le Pen (pour lors revêtue des habits démocratiques), qu'en déduire sinon qu'à force de se foutre du monde, le politique a vidé l'idéal démocratique de son contenu ?
Au final, la démocratie se résumera-t-elle à ce que les gens n'aient plus d'autre droit que de voter pour ou contre telle forme de totalitarisme plutôt qu'un autre ? Pour le totalitarisme financier imposant la pauvreté et l'injustice ou pour le fascisme imposant de penser comme lui ?
Si tel est le cas, où est la démocratie, le fameux idéal des droits de l'homme ?

Tout ça n'était-il qu'un rêve ?

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Mer 22 Mai 2019 - 14:13

Ça devient de plus en plus dégueulasse de voter. Voilà que même Martine Aubry se met à taper sur les gauches au nom de l'union de la gauche : même plus peur des contradictions. Tout ça pour appeler à voter pour le satellite (artificiel ?) improvisé, nommé Glucksman. Sauver la gauche, moi je veux bien, mais quelle gauche : celle du libéralisme a nuance pastel sociale façon Hollande... à la mode Manu : les musulwomen en mini-jupe sinon dehors ? Ben non, pas celle-là.
Voter c'est comme un pari : qui a une chance aux présidentielles contre le totalitarisme du fric et/ou celui de la pensée ? Bon y'a l'Europe aussi il paraît, mais le système démocratique s'en fout bien de tout ça : on vote pour poser une alternance future et un point c'est tout ! Sortir de ce merdier, what else ?
Mon ex-utopiste étant en mode suicide, reste Jadot et Mélenchon. Manon des sources est rafraîchissante et, rien à dire, elle parle tout à fait bien. Jadot ressemble à quelque chose. Déjà ça change un peu de la mafia ambiante. Mais lequel et pour quoi faire ? Mélenchon dit que Jadot est social-libéral et Jadot que Mélenchon est irresponsable car européo-sceptique. Le merdier (re)commence !
Et moi je veux bien de l'Europe comme force susceptible de lutter contre la mondialisation sauf que tout dans l'Europe va vers la mondialisation ! Martine d'ailleurs parle des "forces de progrès", et moi je m'en bats l'œil de son "progrès" !
Sinon on m'accorde aussi le droit de m'exprimer en votant minorités-tu-l'as-dans-l'os-connard. Et là j'ai le choix entre parti de la décroissance ou parti des animaux. Les deux ont l'air bien. Voire le machin porté par un musulman pourquoi pas : le type parle de "vivre ensemble", hé hé. Bon ça sera toujours mieux que de participer à la promotion publicitaire du cabinet de l'avocate de Jacqueline Sauvage, beurk et pouah, quelle odeur !
La décroissance (et d'abord démographique), pour moi c'est la vraie écologie, et c'est aussi l'antidote au néolibéralisme, et c'est hélas pas dans le programme de Jadot. Enfin bon, faudrait choisir entre poursuivre ou arrêter cette machine de guerre en marche, comme dirait l'autre éborgneur en série, et j'avoue que ce type de choix dépasse mes capacités, ma patience aussi et surtout. Les animaux, c'est bien sauf qu'ils ne parlent pas des êtres humains en tant qu'animaux, soumis eux aussi à la bêtise ambiante, ce qui réduit quelque peu la portée philosophique du propos. Dommage, même si les vaches sont mes amies, sacrées ou pas.
Sinon il y a des proches des décoloniaux chez Mélenchon : c'est pas banal je trouve... sauf que c'est en parfaite contradiction avec ses positions sur le Tibet.

Enfin tout ça tout ça...


Dernière édition par chapati le Dim 24 Mai 2020 - 19:37, édité 1 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Dim 26 Mai 2019 - 11:46

Débat BFMTV

La seule chose qu'ils n'ont pas osé, c'est colorer les murs des couleurs flashy qu'on voit d'habitude dans les jeux télés, sinon ça ressemble à s'y méprendre. Les volontaires à la direction du monde (européen) sont debout derrière un pupitre. Ainsi alignés, ça fait penser à un étalage de supermarché, le jeu étant de choisir le meilleur produit ou rapport qualité-prix. La citoyenne a trois heures pour faire son shopping. Pour l'occasion, une ancienne contrôle le truc, quand la jeune semble chargée de faire respecter la sacro-sainte égalité du temps de parole. C'est qu'il ne faudrait pas qu'un type parle trente secondes de plus qu'un autre, quel scandale dans une démocratie comme la nôtre ! Sauf que pas inviter certains candidats, ça les choque pas, à la télé ! Même que ce serait une attaque à la liberté de la presse que de forcer à respecter les candidatures. Quel guignol ! Vers la fin, nos maîtresses du temps semblent pressées d'aller se coucher : au trot et au sifflet que ça se finit. Certains ouvrent à peine la bouche qu'ils sont harcelés, interrompus sans cesse sans qu'on leur laisse finir leur phrase. C'est qu'elles n'ont rien à devoir aux politiques, nos héroïnes de l'image (ça fait journalisme indépendant, c'est vendeur). Sauf un détail qui leur passe visiblement au dessus de la tête : qu'on est en train de choisir les types qui vont nous gouverner !
Bref, un énième débat lamentable et confus, une merde à l'américaine, un foutage de gueule.

Mais en matière de foutage de gueule, la palme d'or revient incontestablement à madame Loiseau, à qui dès que l'on pose une question semble s'offusquer qu'on ose... quoi : lui parler même ? On sent bien que ça la dérange, toute cette promiscuité, à cette noble candidate au sourire si doux. Faut dire aussi qu'elle se fait remettre en place par absolument tous les candidats, la pauvre petite chose : de droite, du centre, de gauche, l'écologiste, l'insoumise et le type du PC. Forcément, ça met de mauvaise humeur. Il n'y a qu'à tête à claque qu'elle arrive à tenir tête : un match de titans ! Tête à claques, autre candidat qui la suit d'ailleurs de près dans le palmarès de l'indécence. Dès qu'il est en difficulté, il répond que c'est un mensonge et passe vite à autre chose, en attaquant l'intrus sur n'importe quoi. On l'a heureusement mis sur le côté (seul bon point de la production), afin qu'il ne balance pas des coups de lattes dans les parties de ses interlocuteurs (ce type me donne de furieuses envies de grand remplacement).

Sinon pour les autres, Bellamy est bien meilleur que la bille auto-réjouie qu'il représente, sauf qu'il a un art de dire les choses de façon qu'à la fin, on a complètement oublié sa prestation. Lagarde est plutôt bon mais les gens s'en foutent : pas le bon look. Aubry récite sa leçon, elle semble avoir pour consigne de ne pas rentrer dans le conflictuel. Ça donne envie de la secouer, que quelque chose sorte... sauf que là ça sort. Et paf : elle traite la moitié du plateau d'assassin, rapport aux migrants. Ouh la la, caramba ! Hamon semble enfin se décoincer. Pour la première fois depuis deux ans, il est plutôt bon. De plus, il traite tête à claque d'islamophobe, ce que les autres avaient malencontreusement oublié de faire. Affalé sur le divan, on ouvre forcément un œil, alléché. Mais pas de baston, rien. Soit l'autre a oublié son nunchaku dans sa voiture soit il a des consignes jusqu'à l'élection de la blonde. Des voix de gauche en remettent une couche, hélas à retardement. C'est là que la petite sort sa tirade. Rien de plus, rien de mieux. Glucksmann semble moins absent que d'habitude, content que son rôle de cache-misère tire à sa fin ? A-t-il compris qu'il va se réveiller à Bruxelles, au son du barrissement lointain des éléphants ? Mystère et boule de gomme. Jadot semble mal à l'aise devant cette parodie de débat, on le comprend. Ce qui renforce mon idée que ce type a bizarrement quelque chose de normal. Brossat égraine des phrases-choc étudiées : personne ne semble remarquer la moustache de Staline qu'en signe discret de reconnaissance, il porte sur la tête. Dupont ne dit rien avec une conviction non feinte. Philipipi-popo veut sortir de l'Europe vu que c'est ça, son programme.

Votons, oh oui votons !

Pour Hamon, des fois qu'il passe à 5%.
Pour Jadot, des fois qu'il fasse le job.
Pour Aubry, histoire de virer les assassins.
Pour les poulets qui passent une vie écrasés et terrorisés dans des camps, entre merde et piafs morts.
Pour la décroissance, que ça devienne à la mode avant qu'on soit vingt milliards de poulets humains.

Pour prendre l'habitude de voter, et pas se retrouver un jour en tête-à-tête avec la blonde.
(parce que les fachos, ils votent tous ou presque, au cas où vous ne le sauriez pas)


Dernière édition par chapati le Mar 28 Mai 2019 - 9:22, édité 1 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Dim 7 Juil 2019 - 14:19

La gauche...

La question est dans toutes les têtes à gauche. Comment déjouer le duel Macron/Le Pen ? Faut-il s’unir ? Si oui, de quelle manière ? Les représentants des forces de gauche débattent. Tour d’horizon des stratégies.

Yannick Jadot ne veut plus entendre parler de l’union de la gauche. Il s'impose afin d’être le mieux placé pour dire à tous de le suivre le moment venu. Sa ligne, c’est le pragmatisme : "dans les municipalités où des divers droite font du 100% bio dans les cantines, des jardins partagés, de la rénovation urbaine... nous devrons prendre nos responsabilités". Les socialistes sont prévenus...

Raphaël Glucksman veut rassembler les forces de gauche. Pour lui, il ne faut qu’un candidat à gauche à la présidentielle. "Si c’est Jadot, aucun problème" affirme-t-il, tout en excluant sa propre candidature. "Il faut d’abord s’unir sur les idées, définir une modalité et la respecter". Et d'évoquer l’idée d’une primaire.

Ian Brossat veut unir la gauche sur la base d’une rupture avec le libéralisme. Il affirme que pour lui, les divergences de la gauche sur l’Europe sont aujourd'hui dépassables : "plus personne à gauche ne défend les traités européens, plus personne ne dit que la règle des 3% de déficit est formidable".

Manon Aubry rapelle que l’union de la gauche, c’est la mort : "La dernière fois, ça a fait 6%". Alors que la FI se divise entre les partisans de la ligne populiste et ceux ouverts aux autres forces de gauche, elle joue sur les deux registres. Elle est prête à toutes les discussions mais s’adresse d'abord aux abstentionnistes et aux électeurs de Le Pen. Si l’union doit se faire, c’est sur le terrain, dit-elle.

https://www.nouvelobs.com/politique/20190706.OBS15547/jadot-glucksman-aubry-brossat-qui-veut-vraiment-de-l-union.html

Bref Glucksmann reprend à la lettre le leitmotiv du PS, au nom du "non" à la droite, qui a aujourd'hui les traits de Macron. Sauf qu'à propos de droite, c'est quand même à peine si on a vu la différence entre Valls et Macron. Enfin bref. Jadot semble en gros sur la même ligne, mais sous tutelle de l'écologie : une social-écologie ? Certes, ce serait déjà mieux. Plus en accord avec la volonté populaire, Brossat et Aubry disent ne plus vouloir du libéralisme, sauf que Brossat semble prêt à retenter le coup de l'alliance quand Aubry n'en veut pas, ou en tous cas dit ne pas y croire.

Oui je sais que mon lectorat, bac+15 en moyenne, sait tout ça. C'est juste moi qui, je l'ai dit, n'ai jamais été très performant en matière politique. Je me remets à niveau donc. Et de tout ça, j'imagine qu'il faut que j'en tire que je suis populiste, puisque comme Aubry, c'est effectivement "sur le terrain" que pour moi quelque chose peut advenir ou pas. En fait, je crois enfin comprendre ce qu'ils appellent "populisme" : le contraire d'un "élitisme" où les représentants du peuple, ceux de gauche en tous cas, s'arrangent pour aller contre le souhait d'un peuple lui-même trop con pour comprendre qu'on ne peut lutter face à l'Europe du libéralisme mondialisé... et auquel il faut donc beurrer le mou. En clair le contraire du populisme, c'est de raconter des salades au peuple. Ma conscience politique progresse, non ?

Je note encore que Hamon s'est démarqué de ce raout, n'aimerait-il pas les petits fours ? Ou est-ce parce qu'il proposait des choses, comme en particulier le revenu universel pour tous : une idée bien sympathique en ce sens qu'elle allait à l'encontre du sacro-saint consensus comme quoi le peuple doit travailler, que c'est son honneur sa fierté la liberté des femmes etc. C'est que faute de travail ledit bon peuple pourrait réfléchir et remettre en question ce genre de normes à deux balles : Jésus Marie Joseph, Dieu nous en préserve !

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Mar 17 Sep 2019 - 7:22

Thomas Piketty

L’inégalité est toujours une construction idéologique et politique.

Nous vivons avec l’idée selon laquelle les inégalités étaient autrefois despotiques, et que nous serions dans un monde bien plus démocratique... mais où elles seraient justifiées. C'est une vision d’élites pour qui les inégalités sont naturelles. L’inégalité moderne serait juste car chacun aurait en théorie les mêmes chances d’accéder au marché et à la propriété. Les gagnants du système éducatif ont développé une idéologie de leur propre mérite qui consiste à stigmatiser les perdants de ce système : on explique aux classes perdantes que ce sont elles qui sont responsables de leur situation.

Chaque société invente un récit idéologique pour justifier ses inégalités. Par exemple au XIX°, les élites instrumentalisaient le mythe égalitaire de la Révolution... or la France est le dernier pays à adopter l’impôt progressif sur le revenu, déjà en place aux Etats-Unis, au Japon et dans de nombreux Etats européens. Il y a une sacralisation de la propriété. N’importe quel droit de propriété est vu comme juste. Quand on abolit l’esclavage, on est persuadé qu’il faut indemniser les propriétaires : s'il n’y a pas de compensation, comment expliquer à une personne qu’elle doit rendre le patrimoine qu’elle avait à l'époque légalement acquis ? C'est imparable. Tocqueville dit qu’il faut indemniser les propriétaires... mais pas les esclaves qui ont travaillé pendant des siècles sans être payés !

En France, on a basculé d’un système qui misait sur les nationalisations comme unique mode de dépassement du capitalisme, à... rien du tout ! Cette bascule dans la libéralisation totale des flux de capitaux couplée à la fin du communisme a enterré les tentatives pour repenser la propriété. On a cru sauver le projet social-démocrate parce qu’on avait pu bâtir l’Etat social dans le cadre strict de l’Etat-nation. Mais à partir du moment où on a libéralisé les flux de capitaux sans contrôle, on s’est retrouvé sans moyens de réguler le capitalisme-monde. Le modèle social-démocrate n’a pas su penser le dépassement de l’Etat-nation par des formes transnationales ; n’a su concevoir le dépassement du régime de propriété, de la propriété privée et actionnariale.

Il ne s’agit pas de supprimer toute forme de propriété, on ne touche pas à la petite propriété privée. Mais les mêmes personnes ne doivent pas concentrer le capital éternellement. Je propose qu’au-delà d’un certain seuil, chacun redonne à la collectivité une partie de ce qu’il détient. J’imagine un impôt très progressif sur la propriété qui pourrait monter jusqu’à 90 % pour ceux ayant au-delà de 10 000 fois le patrimoine moyen, c’est-à-dire plus de 2 milliards d’euros. Les milliardaires disparaîtraient, mais la petite propriété privée aurait toute sa place. Cet impôt qui drainerait une recette de l’ordre de 5 % du PIB, permettrait le versement d’une dotation universelle, une forme "d'héritage pour tous". Aujourd’hui, le patrimoine est très vieux et 50 % de la population n’hérite de rien ou presque. Je propose de socialiser l’héritage pour que tout le monde en bénéficie à 25 ans plutôt qu’à 50. En France par exemple, tous les jeunes de 25 ans recevraient 120 000 euros, ce qui représente tout de même 60 % du patrimoine moyen par adulte. On permettrait là une vraie circulation de capital.

On peut aussi dépasser la propriété privée en instaurant une autre forme de propriété, sociale, temporaire. Tout bien, entreprise ou immeuble réunit de nombreuses parties prenantes, qui doivent participer à sa gestion autant que ses propriétaires. C’est ce qui est fait depuis longtemps en Allemagne, où la moitié des voix dans les conseils d’administration vont aux représentants de salariés (mais il faut aller plus loin avec un plafonnement des droits de vote des actionnaires individuels dans les grandes entreprises). L’Allemagne a pris soin dans sa Constitution de la définir comme devant d’abord être au service de l’intérêt général : on se laisse donc la possibilité si nécessaire de partager le pouvoir dans les entreprises.

depuis https://www.liberation.fr/debats/2019/09/11/thomas-piketty-chaque-societe-invente-un-recit-ideologique-pour-justifier-ses-inegalites_1750740

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Dim 17 Nov 2019 - 11:58

Rendez-nous les énarques !


Ce gouvernement est vraiment nul. La France, c'est pas à un chef d'entreprise de la diriger (et le peuple, c'est pas des "gaulois", mon p'tit gars). Ils ont déjà le monde économique, ils veulent le monde politique aussi ? C'est une OPA ?

L'autre jour ils essaient carrément de passer en douce une loi sur l'huile de palme, c'est quoi ces méthodes de voyous ? Pris la main dans le pot de confiture, hop la ils votent le contraire, ça les dérange pas. Raté, pas grave et à la prochaine ? Schiappa qu'on entend partout sur n'importe quoi, Buzyn qui a besoin d'un an de grève pour daigner commencer à s'occuper des hôpitaux français, Belloubet qui veut que les médecins dénoncent les cogneurs à la place de leurs femmes, comme si les gens étaient des enfants, Castaner qui laisse éborgner les gens sans sembler s'apercevoir qu'on faisait pas ça avant. Un gouvernement qui cède devant la violence (des manifs) et nulle part ailleurs ? Et le pompon, Sibeth Ndiaye qui se ravit que la justice saisisse Finkelkraut, en expliquant que "grâce à elle, on va objectiver les choses". A défaut de Dieu, j'imagine que la justice ça doit avoir un rapport avec l'absolu dans l'imaginaire du patronat ? On est où là ?

C'est quoi cette "société civile" ? Qu'est-ce que ces gens foutent là ? C'est pas leur job, ils ne sont pas à la hauteur (et sont plus persuadés que les autres de l'être parce que "patrons", c'est un des problèmes)

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Jeu 5 Déc 2019 - 20:21

Programme commun de gouvernement


Imaginons que dans les années 70, quand Mitterrand a proposé un programme commun de gouvernement au PCF, la presse de gauche s'en soit foutu comme d'une guigne et n'en ait pas même informé les gens, vous en penseriez quoi ? Et bien c'est quasiment ce qui arrive aujourd'hui : les journaux de gauche ou de centre-gauche (Libé, l'Obs, Le Monde) en sont à un tel point de dénigrement de Mélenchon qu'il faut aller au Figaro, à L'Express, au Parisien ou au Point pour trouver l'info (en tous cas sur le web) ! Et cette info qui vaut pas une ligne, c'est tout simplement que Mélenchon propose à Jadot une alliance en vue des présidentielles de 2022 (et que Jadot n'a à ce jour pas refusé).

Les types sont-ils à ce point occupés à allumer des cierges pour la résurrection du défunt parti socialiste pour en arriver là ? Et nous feront-ils le coup de l'indignation envers les vilains canards qui ont mal voté quand on en sera au deuxième tour Macron - Le Pen ? Ils ne pourront pas dire en tous cas qu'ils auront fait quoi que ce soit pour l'éviter ! Attendent-ils que MLP soit à 49 % au second tour pour se réveiller ? Et on pourra pas dire que c'est le terrifiant Jadot, adoubé par Mélenchon lui-même pour être le leader de l'alliance (mais si vous avez bien lu) qui les fait trembler de peur de l'arrivée des chars russes ! Alors quoi ? L'écologie aussi, ça les dégoûte ? C'est mecs se foutent du monde ! Et puisque c'est au Figaro qu'est l'info, il ne reste donc plus qu'à lire Le Figaro (ici) pour s'informer !

pig

Présidentielle 2022: Mélenchon propose un «gouvernement en commun» à Jadot

"Il y a un an, rappelle Jean-Luc Mélenchon, j’ai proposé la "fédération populaire" de ceux qui veulent la transition écologique et sociale". A l’époque, EELV lui avait adressé une fin de non-recevoir. Notamment parce qu'il exigeait que le rassemblement se fasse derrière son mouvement.

Depuis, les européennes sont passées par là : "Yannick Jadot pense que si c’est lui qui propose, le plat est plus appétissant. Pourquoi pas ? Un gouvernement commun d’état d’urgence écologique et sociale est un bon objectif. Jadot y est-il prêt avec les Insoumis en vue de la prochaine élection présidentielle de 2022 ?"

Lors de la campagne des élections européennes, les Insoumis accusaient Jadot de promouvoir une "écologie de marché" et un "capitalisme vert" jugé compatible avec le projet d’Emmanuel Macron. Désormais, LFI et EELV peuvent avoir en commun la volonté de "fédérer les Français" pour "changer la production et la consommation, et financer les infrastructures publiques pour faire face au changement climatique".

L’idée d’un "gouvernement en commun" est aussi dans la lignée de ce que prône François Ruffin. Des propositions auxquelles Jadot n’a pour l’instant pas fermé la porte. S’il martelait, lors des européennes, qu’il ne souhaitait pas nouer d’alliance, l’eurodéputé EELV semble désormais plus ouvert à cette idée. À l’approche des municipales de mars 2020, il a notamment convenu qu’il allait falloir "rassembler large", se disant "pas du tout incompatible" avec François Ruffin.
.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Lun 20 Jan 2020 - 4:20

Réponse au Parti des Indigènes de la République

Un long texte du PIR fait le point sur la manif contre l'islamophobie. Après s'être félicité de la participation tout comme de l'apport d'une bonne partie de la gauche, et avoir envisagé ce rassemblement comme le début d'une prise de conscience de l'islamophobie ambiante, le PIR râle qu'il n'y aurait pas été bienvenu, sa réputation pouvant gêner l'image d'ensemble souhaitée. Il explique que tel et tel auraient profité de cette légitimation pour pousser leurs pions (par exemple Mélenchon dont on se félicite de la venue en même temps qu'on se méfie des motivations). Il râle en même temps d'un trop grand affichage de volonté d'intégration, qui pourrait ramener à l'époque de l'anti-racisme morale, inoffensif, type "touche pas à mon pote". En deux temps, la conclusion résumée par mes soins (texte ici)
Mettre toutes ses billes dans une alliance avec la gauche sans contrepoids, c’est se jeter dans la gueule du loup. L’autonomie du mouvement décolonial et les progrès qu’elle a pu apporter sont suffisamment tangibles pour convaincre de la nécessité de la renforcer. Or la vampirisation des cadres issus de l’antiracisme politique fait reculer cette perspective. L’écrémage opéré en grande partie par la FI dénude l’antiracisme d’une partie de ses forces vives. Ainsi, si c’est le rapport de force imposé par l’antiracisme politique qui a permis la réussite de cette marche, c’est aussi lui qui en est la principale victime. Et pour identifier les garants de cette autonomie, il suffit de voir qui a été exclu.
Oui, j'en ai bien peur. Mais c'est ce qui est mis en avant qui me convainc moins :
La logique nationale pousse l’Indigène à se défaire de toutes ses particularités, à renier ses valeurs et ses coutumes, pour adopter celles de l’identité française qui sont moins une tradition que le corpus idéologique de la modernité occidentale : le nationalisme et le libéralisme. Mais il doit en plus sans cesse prouver à ses concitoyens qu’il est définitivement intégré, en déployant constamment des efforts pour les rassurer, leur affirmer qu’il est bien l’un des leurs. Mais renoncer à son identité en optant pour "l’intégration" n’est pas une fatalité. Les musulmans appartiennent d’abord à l'Oumma. L’islam leur donne une vision transnationale du monde, ils n’appartiennent pas d’abord à un Etat-Nation, mais à une communauté qui transcende le cadre des frontières, qui possède son propre internationalisme. Et c’est bien la notion d'Oumma qui se voit remise en cause dans le projet intégrationniste d’une certaine gauche blanche et nationaliste. Plus qu’intégré, l’islam est domestiqué, à la fois sous contrôle et "religion républicaine", alors que forts d’une appartenance supranationale, les musulmans tendent vers d’autres horizons, et pourraient même prétendre à participer à la refonte de la pensée en Europe. Au moment où le monde fait face à une crise majeure de la modernité capitaliste, il nous parait dangereux de nous priver de la force révolutionnaire d’un islam émancipé de l’eurocentrisme et des dispositifs coloniaux qui le répriment. Pour ce faire, il doit renouer avec son propre humanisme et voler de ses propres ailes.

D'abord une vraie erreur : l'État-nation de gauche est un concept bancal (même si la soupe nationaliste a été servie aussi par la gauche depuis peu). La gauche est a priori universaliste. D'ailleurs, c'est pas tant l'islamophobie qui fait qu'une certaine gauche aussi stigmatise les musulmans, c'est l'universalisme le moteur de ce rejet, qui fait prétendre avoir une vision plus large que les autres : les types sont persuadés que leurs rêves sont universels, décontextualisés.

Sinon vous avez bien le droit de chercher à réunir avec l'Oumma, mais ça n'a pas de sens de lui opposer l'État-nation : les blancs n'appartiennent pas à l'État-nation tout simplement parce qu'ils refusent toute idée d'appartenance, leur esprit est entièrement tourné vers un individualisme qui prétend agir le monde. L'appartenance ici c'est fini, dépassé, vu comme un truc d'enfant. La modernité, c'est l'individualisme et rien d'autre (tout le monde - et particulièrement la gauche - se fout du nationalisme, et d'autant qu'il n'y a plus de guerre), l'identité française n'a rien à voir avec ça. Un temps, la droite a voulu faire de la pub sur ce thème, sans doute pour inscrire dans le marbre qu'on adhérerait tous à des choses communes (type droits de l'homme etc), et radoter sur un socle commun qui aurait j'imagine permis de servir de base à justifier mille prises de position politique. On a échappé à ça, ouf ! Mais l'important pour l'État semble d'abord d'empêcher qu'on trouble le statu-quo : tant que chaque citoyen est confronté au même récit, tout est sous contrôle (on a le droit d'en discuter la valeur, ça mange pas de pain tant qu'il n'y en a pas de rechange). Mais si advient un autre récit, on risque de ne pas avoir de prise sur lui, et là ça change tout. Ce qui gêne, c'est le récit. Mais pas tant pour son contenu (dont on se fiche) que pour sa capacité à remettre le nôtre en question. D'où les hurlements face aux partis "communautaristes" et les prises de position répétées de Macron là-dessus.

Personne donc n'appartient à l'État-nation. En dehors de prendre en charge le quotidien, l'État ne sert essentiellement plus qu'à récupérer les pensées du moment et les restituer sous la forme d'un récit cohérent. C'est ça le récit, et c'est l'État qui l'officialise (et peut-être bien même qu'il y croit). Tout le monde est censé y adhérer, ce qui revient ici à dire que la raison ne doit pas pouvoir y trouver à redire. Et le récit réfère sans cesse à l'universel, ce qui semble suffire à lui donner sa légitimité. Sauf que s'il correspond aux rêves (ceux donc qu'on prétend universels), c'est pas difficile de comprendre que les rêves sont partie prenante  d'un contexte... et donc pas plus universel que ceux d'autres récits.

Et il n'y a pas d'appartenance parce que l'universalisme est un processus de pensée, où un éventuel rapport à l'autre passe d'abord par ce récit et non par un quelconque lien direct à l'autre. En dehors de la famille, il n'y a plus d'appartenance en Occident : le citoyen individualiste est "en relation", interconnecté, il est défini et se définit par un "agir sur le monde" qui prime sur toutes choses (et même sur quiconque). Les réseaux d'appartenance restants sont ailleurs : à partir de modes de vie, d'affinités communes, d'éducation etc. Les appartenances sont ainsi toujours fragmentées, locales, soit tout le contraire de ce qui ferait lien commun. Tout est interprété ici comme des choix individuels, et personne ne veut s'entendre dire qu'il appartiendrait à quoi que ce soit. L'universel blanc ne reconnaît plus que ceux qui sont culturellement proches : tout le monde est supposé pareil sans que plus personne ne reconnaisse l'autre, l'ensemble des autres. Et si le récit est reconnu, c'est avant tout par disqualification de tout autre récit, jugé anachronique (et sans que les autres récits soient jamais pensés : il n'est qu'à voir la bêtise avec laquelle on parle de l'Inde, ou encore la façon dont on s'est planté pendant quarante ans avec l'Afghanistan).

Et là où ça devient incroyable, c'est que c'est au nom du vivre-ensemble que "l'individualisme universel" en arrive à rejeter la notion d'appartenance ! Le hasard fait que les logiques (bien réelles) amènent à ce qu'on se retrouve au cœur du problème : individualisme vs appartenance !
La seule appartenance autorisée en Occident est la famille, et elle ne fera jamais aucun mal puisqu'elle est le refuge-tampon qui permet de s'échapper d'un collectif dénué de sens. Aussi l'État joue à fond sur la "sphère privée" (où il cherche à vous caser) en valorisant les notions de plaisir et de liberté : plus les gens se sentiront libres de tous les plaisirs imaginables, plus ils se foutront du système, et même croiront que c'est lui le garant de ces libertés.

Il n'y a plus d'appartenance mais des individus qui sont enfermés dans le même récit.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Mer 22 Jan 2020 - 16:02

Sego au Groland

"Mon envie, c’est la présidentielle. Ce n’est pas une aventure personnelle : il s’agit de desserrer l’étau qui est en train de se mettre en place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Je veux faire comprendre aux Français qu’il ne faut pas désespérer, qu’il faut tenir bon", assure Ségolène Royal. "Macron et sa bande de gros machos pensaient que j’allais rester dans mon coin et me taire. Ils croyaient que la gauche était morte et que j’étais finie. Mais je suis très déterminée".

https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/01/22/segolene-royal-de-nouveau-a-l-assaut-de-la-presidentielle_6026767_823448.html

Au secours !  What a Face
Non, personne ne fait le rapprochement entre l'état de la gauche et ta petite personne, Ségo. Et personne n'a besoin de quelqu'un qui a réussi à perdre une élection imperdable pour reconstruire la gauche : 2007, 2012... stop à la famille Hollande ! Ton problème, c'est justement une aventure personnelle ! La preuve, le monde entier se fout complètement de savoir si tu es politiquement morte ou pas : qu'est-ce que t'as à aller raconter ça dans les journaux ? Oserais-je rajouter que c'est pas de s'occuper des pôles qui rend bipolaire ? Hum et bref, la présidentielle c'est pas un jouet (je dis ça mais elle serait peut-être mieux que Macron, j'en sais rien, c'est dire où l'on en est rendu).

Et pendant ce temps, des afghans ont risqué leur vie pour aller voter...


Dernière édition par chapati le Dim 24 Mai 2020 - 19:43, édité 1 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Dim 2 Fév 2020 - 5:34

Chers amis afghans,

Politique EPiZ23BUcAAOZj0?format=jpg&name=large
Forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple

J'ai écrit en rubrique Afghanistan que je ne savais pas trop si Trump comprenait que les chefs talibans aiment la guerre (et ne seraient éventuellement prêts à échanger ce type de façon de vivre que contre la jouissance du pouvoir absolu). Ça doit être ça la différence : les talibans savent parfaitement qu'ils aiment la guerre alors que Trump est persuadé de ne pas l'aimer... mais donnerait la moitié de son futur mandat pour en faire une, s'il pouvait être sûr qu'une bonne cause la justifie et que les gens continuent à l'aimer.

La guerre a d'ailleurs toujours été le modus vivendi de l'occident, il n'y a que là qu'il arrive (qu'ils arrivent) à s'exprimer. Il a fallu la Shoah pour que le discours change, et maintenant on en fait des gorges chaudes... sans jamais avoir réfléchi aux causes le moins du monde ! (pourquoi faire ?)

Macron est totalement inconscient de tout ça, il pose avec un tee-shirt de chat éborgné par des LBD, et on voit bien que la réalité ne lui traverse pas l'esprit : il habite la représentation (et sur ce coup peut-être est-il question de liberté d'expression, va savoir). Et dans ce monde-là on n'aime pas/plus la guerre, ça va de soi, donc comment pourrait-il la faire ? Quel rapport pourrait-il bien exister entre ces types éborgnés et son monde où les concepts coulissent tranquillement ? C'est deux mondes séparés. En terme de guerre (à propos), le monde de la représentation a gagné, et dans la tête de mister président, l'autre monde n'existe pas... en tous cas disons qu'avec un coup dans le nez, ça passe tranquille.

Ouais, il habite le monde de la représentation. Quand aux pauvres afghans, ils n'ont pas la moindre idée de comment les choses se passent dans ce monde-là. Ça viendra...

Quant à moi, j'utilise mon droit de m'exprimer... c'est merveilleux une telle liberté, merci patron !

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Mer 6 Mai 2020 - 7:18

Sondage présidentiel

Près de trois Français sur quatre ne sont pas satisfaits de l’offre politique en vue de la présidentielle 2022, ils sont encore plus nombreux à rejeter un nouveau duel Macron/Le Pen au second tour, selon un sondage diffusé mercredi 12 février. Aucune personnalité politique française ne convient à 72% des personnes interrogées dans la perspective de 2022. Sans surprise, l’honnêteté est la qualité la plus attendue du chef de l’Etat (71%), avant d’être "à l’écoute des Français" (67%).

https://www.nouvelobs.com/politique/20200212.OBS24779/le-duel-macron-le-pen-en-2022-rejete-par-80-des-francais.html
Je le mets au chaud... on verra bien.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 15 Mai 2020 - 3:02

Texte de Vincent Lindon (j'ai enlevé la fin, la totalité est ici) :


Traversé par le flot incessant des commentaires, désorienté par l’addition d’analyses souvent contradictoires, j’ai tenté de réfléchir à la question la plus banale : mais comment avons-nous pu en arriver là ? À cette situation inédite, littéralement stupéfiante.
Spécialiste en rien, intéressé par tout, il m’a paru pourtant utile de contribuer en faisant entendre une voix simplement citoyenne. Suis-je légitime pour interpeller nos dirigeants, tous professionnels de la chose publique, tous diplômés des meilleures écoles ? Pas plus qu’un autre sans doute, mais pas moins non plus, ayant pris soin de consulter nombre d’avis autorisés, notamment dans le domaine de la santé, où André Grimaldi [professeur émérite de diabétologie au CHU de la Pitié-Salpêtrière – ndlr] m’a apporté son éclairage.
Comment ce pays si riche, la France, sixième économie du monde, a-t-il pu désosser ses hôpitaux jusqu’à devoir, pour éviter l’engorgement des services de réanimation, se résigner à se voir acculé à cette seule solution, utile certes, mais moyenâgeuse, le confinement ? Nous qui, au début des années 2000 encore, pouvions nous enorgueillir d’avoir le meilleur système de santé du monde.
C’était avant.
Avant que s’impose la folle idée que la santé devait être rentable, puisque tout désormais devait être marchandise, jusqu’à la vie des hommes.
Un espoir s’était pourtant levé avec le nouveau chef de l’État Emmanuel Macron, et son programme promettant un « investissement massif dans le système de santé ». Hélas, l’élection acquise, il préféra poursuivre l’action de ses prédécesseurs. S’il n’est donc que le dernier avatar d’une même politique, il porte pourtant une responsabilité particulière, pour avoir ignoré tous les signaux d’alerte.
Douze mois de grève des urgences ? Les patients patienteront.
1 200 chefs de service démissionnent de leurs fonctions administratives ? Moins de paperasse.
Présence massive des soignants dans toutes les manifestations ? Sortez les LBD et les grenades de désencerclement…
Au-delà de la santé, c’est l’ensemble du secteur public qui subit depuis des décennies les coups de boutoir des présidents qui se succèdent avec toujours la même obsession : réduire la place de l’État dans l’économie. La recette est simple : privations pour ce qui coûte (l’éducation, la justice, la police, l’armée, la santé…) et privatisations pour ce qui rapporte.
Tandis que les budgets des ministères régaliens sont comprimés et les salaires de leurs fonctionnaires bloqués, la grande braderie est ouverte. Villepin solde les autoroutes, Nicolas Sarkozy fait absorber Gaz de France par un groupe privé, Suez, et enfin François Hollande, sous la férule de Macron, démembre Alstom pour le plus grand profit de l’américain General Electric.
Avec l’arrivée d’Emmanuel Macron, la fête continue. Deux entreprises publiques, la Française des jeux (FDJ) et Aéroports de Paris (AdP), sont très rentables ? Vendez-les !
Pour comprendre l’attachement aveugle de notre président à cette ligne idéologique, il est nécessaire de revenir sur trois années d’exercice de son pouvoir, que notre Constitution a voulu absolu.
Qu’en retenir ?
Dès les premiers jours, une évidence : le goût du nouveau président pour la pompe et les rites de la monarchie, se mettant régulièrement en scène dans les décors de la royauté ; ainsi a-t-il choisi le palais du Louvre pour son intronisation, marchant seul devant la pyramide, le château de Versailles pour recevoir Vladimir Poutine, l’empereur du Japon ou 150 millionnaires high-tech et, enfin, celui de Chambord pour célébrer son 40e anniversaire.
Une prédilection annoncée par des déclarations antérieures – en 2015, il affirmait déjà : « Dans la politique française, l’absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort » – et confirmée jusque dans son programme, qui prévoyait de rétablir les chasses présidentielles. Ce qui n’a rien d’un détail.
L’ego comblé, le jeune homme allait pouvoir s’attaquer à son grand œuvre : bâtir cette « start-up nation » où les « premiers de cordée » allaient tirer vers les cimes ces « Gaulois réfractaires ». Au pas de charge : suppression de l’ISF et allègement de l’impôt sur les profits financiers pour les uns, réformes restrictives du droit du travail ou des allocations chômage et baisse des APL pour les autres. Cinq euros en moins sur les APL ! Mais qu’est-ce qui peut bien passer par la tête d’un dirigeant pour accoucher d’une aussi mauvaise idée ? La brume des sommets obscurcit-elle le jugement au point de lui faire oublier le poids des symboles ? C’était donc ça le « en même temps »macronien, des offrandes pour ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont besoin de tout ?
Mais c’est le premier été du quinquennat, et tout semble encore permis au conquérant de l’Élysée. Malgré quelques protestations, le nouveau monde impose ses lois grâce au soutien de sa majorité obéissante et reconnaissante.
Premier grain de sable à l’été 2018, l’affaire Benalla et son traitement rocambolesque, qui jette une lumière crue sur la conception et les pratiques du pouvoir.
Avec l’automne, un vent se lève, une révolte inattendue et pourtant évidente : des femmes et des hommes en jaune envahissent les ronds-points et les Champs-Élysées, naturellement accompagnés par une très faible minorité qui prétexte le port de la chasuble pour casser plutôt que pour revendiquer, une revendication légitime qui emporte l’adhésion de l’opinion, contraignant le gouvernement à un repli tactique : 10 milliards jetés à la hâte pour tenter d’éteindre la colère sociale.
Trop tard. Les sacrifiés de la mondialisation ultralibérale veulent plus. Plus de moyens, certes, mais aussi plus de pouvoirs, notamment celui de contrôler ceux dont la mission est de les représenter.
Après la carotte, vient le temps du bâton. Une répression brutale, policière, avec mains arrachées et manifestants éborgnés, mais aussi judiciaire, avec une distribution massive de condamnations fermes. Pendant que les pouvoirs exécutif et judiciaire répriment, les législateurs ferraillent pour imposer une réforme des retraites dont une majorité des Français ne veut pas.
Occupés à bâtir leur nouveau monde, les responsables n’accordent qu’une attention distraite à un virus agressif qui, parti de Chine, va très vite ravager la planète et envahir la totalité de l’espace politique, donnant à nos gouvernants l’occasion de montrer l’étendue de leur compétence.
Dans les hôpitaux, la situation est dramatique. On manque de tout, de masques, de gel, de tests, de respirateurs, de lits et de personnels en réanimation. Le 29 février, après que le Covid-19 a fait ses premières victimes en France, Édouard Philippe convoque un conseil des ministres extraordinaire consacré au virus. Une grande décision en ressort : utiliser le 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites !
Alors que l’épidémie progresse, se faisant pandémie, le pouvoir s’affole, s’agite comme un poulet sans tête. Sur quoi s’interroge l’exécutif aux premiers jours de mars ? Mais sur le maintien des municipales, bien sûr ! La veille du premier tour, le premier ministre joue les contorsionnistes, invitant les Français à rester chez eux, mais, en même temps, à aller voter. Chapeau l’artiste !
Pendant que nos voisins allemands se mettent en ordre de bataille, le gouvernement français peaufine sa communication.
Une seule stratégie, mentir.
Relayant le discours présidentiel, l’équipe gouvernementale multiplie les déclarations absurdes et contradictoires. Ainsi affirme-t-on successivement qu’il ne s’agit que d’une « grippette », que l’épidémie, comme le nuage de Tchernobyl, ne touchera pas la France – alors même qu’à notre frontière sud, l’Italie est frappée –, puis qu’elle est « sous contrôle », avant de devoir avouer la gravité de la situation.
Sur la question cruciale des masques de protection, la parole officielle est schizophrène : aux premiers temps, leur utilité est affirmée. D’ailleurs, il y en a des millions en stock, prêts à être distribués à la population en cas de besoin. La menace virale se précisant, les masques sont soudain déclarés inutiles, voire dangereux puisqu’on ne sait pas s’en servir. Ce qui est fort opportun, puisque les stocks se sont volatilisés.
Pschitt…
Plus de masques.
Pas même de quoi équiper tous les soignants qui doivent monter au front armés de leur seul courage. Bon, d’accord, pas de masques, mais ils arrivent. Quand ? Mais demain, bien sûr ! Hélas, les jours et les semaines passent, la pénurie persiste. Ignorés, méprisés et matraqués quelques semaines plus tôt, les soignants sont désormais portés aux nues.
Pour le commun des Français, le confinement est la règle, chômage technique pour les uns, télétravail pour les autres. Tous les Français ? Non. Pour les caissières, les livreurs, les éboueurs, les policiers ou les pompiers, l’activité doit se poursuivre, quels que soient les périls. Eux qui formaient le gros des bataillons en gilet jaune, naguère vilipendés, sont désormais officiellement essentiels. Exit les premiers de cordée, place aux premiers de corvée.
Le 23 avril, dans une adresse solennelle à la nation, le président Macron annonce enfin le déconfinement pour le 11 mai. Pourquoi le 11 plutôt que le 5 ? Pourquoi mai plutôt que juin ? Parce que.
Deux semaines plus tard, le premier ministre en dévoile les conditions. Acte 1 : réouverture des crèches et des écoles primaires. Curieux puisqu’elles avaient été les premières à être fermées, avant même le début du confinement, au motif qu’elles étaient un lieu hautement favorable à la propagation du virus… Évidemment économique – il s’agit bien sûr de libérer les parents de l’obligation de garder leurs jeunes enfants, pour leur permettre de reprendre le travail –, la véritable raison de ce choix sera passée sous silence, voire niée, alors même qu’elle est audible : vouloir éviter l’effondrement total de l’activité et son cortège de drames est après tout une motivation hautement respectable.
Empêtré dans ses mensonges et ses omissions, le pourvoir tergiverse. Très vite, le discours s’infléchit : l’obligation de retourner en classe ne s’appliquera pas systématiquement. Les maires, les préfets pourront décider, ou non, de s’y conformer.
Mieux, les parents seront libres de garder leurs enfants à la maison. Dans les milieux favorisés, on n’hésitera guère. Mais dans les milieux plus modestes, le dilemme est cornélien. Alors que le chômage enfle, dois-je exposer mon enfant au risque de tomber malade, ou accepter l’éventualité de perdre mon emploi ? Et si les parents sont d’avis contraires, le couple pourra-t-il résister, notamment si les choses tournent mal ? Questions sans réponses…
Une bonne nouvelle, pourtant : les masques arrivent. Des masques en tissu, lavables et réutilisables. Efficaces ? « Oui, dit le Pr Grimaldi, contre la transmission du virus. Mais comme ils n’empêchent pas le porteur d’être infecté lui-même, la mesure ne vaut que si elle s’impose à tous, dans l’espace public au moins. » Prisonnier de son discours récent, le gouvernement ne peut se résoudre à rendre obligatoires partout ces masques qu’hier encore il déclarait inutiles. « Pourtant, ajoute le Pr Grimaldi, on a le droit de se tromper, mais le devoir de reconnaître ses erreurs. »
Au rythme où s’enchaînent les événements, ce droit à l’erreur pourrait bien m’être utile, mes propos risquant de devenir rapidement caducs, tant les stratégies gouvernementales oscillent, sinon à la vitesse de la lumière, au moins à celle où se propage le virus.
En termes de gestion et de communication de crise, je ne sais pas qui aurait pu faire mieux, mais je ne vois pas qui aurait pu faire pire.
En mettant au jour ses insuffisances, cette crise pourrait-elle être l’occasion d’une refonte radicale de notre démocratie ? Dans un discours célèbre, Churchill affirmait que c’était là « le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres ». Mais, ajoutait-il aussitôt, « la démocratie n’est pas un lieu où on obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu’on veut ».

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Dim 24 Mai 2020 - 19:49

Bon j'élague, j'allège, j'épure. Il faudrait élaguer encore, que la totalité du forum soit lisible. on élaguera donc. Encore. Une page consacrée à du politique c'est bien assez... c'est déjà suffisamment indigeste. J'ai élagué "à boire et à manger" aussi. Ça va repousser plus neuf (non, je déconne).

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 29 Mai 2020 - 13:35

On redoutait un Macron-MLP aux présidentielles. On nous explique que ce pourrait être Bigard-Hanouna.

Ouf, on respire !

clown

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Jeu 12 Nov 2020 - 12:43

Jadot, futur Hollande ?

En tous cas, premier faux pas de ce type par ailleurs plutôt sympathique : il s'est précipité pour déclarer que le vaccin devrait être obligatoire pour tout le monde. Volonté de se poser en décideur, en chef (d'État), par rapport à d'autres écolos ? En tous cas ce qui manque, c'est le recul de la réflexion, et ce d'autant que ce temps, il l'a, puisque justement il n'est pas au pouvoir.

Mélenchon - Jadot : 1-0

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par chapati Ven 25 Déc 2020 - 3:11

Identité nationale, le retour...
La question de l’identité française est un choix politique qui dévoile en partie sa stratégie pour l’avenir : en piste pour un nouveau duel avec Marine Le Pen à la présidentielle de 2022, Emmanuel Macron prend position sur l’un des sujets déterminants dans cette perspective. Il flatte l’électorat de droite en créditant Sarkozy d’une "bonne intuition" avec son débat sur "l'identité nationale", tout en donnant des gages à une partie de la gauche : "Nous devons pouvoir être pleinement français et cultiver une autre appartenance. C’est un enrichissement et pas une soustraction.".
A une époque où s’affrontent dangereusement des conceptions identitaires excluantes, celle qui nie les différences et celle qui les exacerbe, on ne peut que saluer cette recherche d’un équilibre. La France est fondée sur des valeurs communes, mais est aussi une société multiculturelle riche de ses différents apports. On est loin de la confusion avec l’immigration que ne cessait d’entretenir Sarkozy ; loin aussi de la tentation de "déchéance de nationalité" de Hollande.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/24/macron-et-le-en-meme-temps-de-l-identite-francaise_6064412_3232.html
Ça fait un moment en fait que je trouve que s'il est un domaine où Macron est malgré tout audible, c'est sur ce genre de sujets. Le problème, c'est que ses ministres sont minables sur les mêmes thèmes. C'est comme pour Hollande en fait, j'arrive pas à comprendre qu'on puisse aussi mal s'entourer. Darmanin ou Blanquer sont sans doute efficaces en terme de travail, mais sont aussi parfaitement incapables d'avoir la moindre réflexion sur nombre de sujet, ce qui ne les empêche pas de l'ouvrir avec un discours clairement digne du bistrot du coin. C'est bizarre, parce que des types intelligents, ça existe, quand même ! Macron, on peut arguer qu'il n'avait pas de structure solide autour de lui, mais quid de Hollande qui a passé toute sa vie au PS ? La caste politique serait-elle réellement aussi nulle que ça ? Ça me dépasse.


chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Politique Empty Re: Politique

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum