Vulgariser Deleuze

Vulgariser Deleuze


Il serait peut-être temps de trouver un plan à ce que j'avais intitulé "Deleuze pour les non-philosophes".

J'avais bien une idée en tête au départ, en mettant par exemple juste après le topo général en entrée, un chapitre sur les signes : quelque chose comme dire qu'individuellement, l'événement ça ressemble plus à des signes qui nous font réagir qu'à une confrontation d'entités précises. Avant, j'avais mis des textes en forme de patchwork sur "le mouvement", "l'événement", "l'immanence" etc, textes qu'on était supposé synthétiser et à partir duquel devenait possible de dégager une sorte de "réponse" deleuzienne.

Mais en guise de réponse, ça s'est ensuite plutôt accumulé en vrac qu'autre chose, sans doute du fait que j'avais pas clairement à l'esprit ce qui était dit dans Différence et Répétition (que j'ai toujours pas lu), et qui semblait pour les commentateurs être la base de l'élaboration de la pensée deleuzienne. Or, au vu du dernier texte (très clair), résumé depuis Frédéric Streicher et posté sur Philosophie de Deleuze (voir ici), je m'aperçois que j'avais finalement bien mieux intégré le truc que je ne le pensais (à partir du reste).

Bref, du coup j'aimerais bien refaire le fil "Deleuze pour les non-philosophes" à partir d'un plan. L'idée est pour l'instant de commencer par la critique que propose Deleuze vis-à-vis de la manière (philosophique) de penser (à laquelle pas mal pourraient être sensibles), pour poursuivre par le "comment ça marche" et les voies qu'il nous propose en guise de remise à jour de la philo (je crois qu'il n'est question de rien d'autre).

L'idée est bien sûr toujours la même : Deleuze c'est génial dans la mesure où c'est aux philosophes et dans leur langue qu'il répond, mais ça doit pas rester dans l'entre-soi de la philo. Bref, il faut démocratiser Deleuze. L'idée est donc de reprendre cet ancien fil afin de le rendre aussi clair et lisible que possible.

Bien sûr d'autres mieux équipés pour la philo ont forcément déjà pensé la chose. Mais les philosophes, tout imprégnés de leur culture, ont du mal à combler le fossé entre ce qui est vu par les non-philosophes comme un jargon imbitable et leur quelquefois réelle volonté de vulgarisation. J'avais acheté quelques bouquins supposés expliquer les choses, et franchement, le résultat saute pas toujours aux yeux. Ça va du genre dictionnaire (avec donc aucun plan) où l'on se débrouille entre les mots choisis (événement, multiplicités etc), aux textes qui découpent Deleuze en rondelles, par exemple en terme de "pensée, politique, esthétique, philosophie" (scolaire voire douteux à mon sens). Sans parler de ceux qui semblent avoir complètement oublié en chemin que le job était au départ censé expliquer Deleuze, et barrent dans des trucs que cent personnes en France comprennent.

Là encore, le meilleur est Zourabichvili ("Deleuze, un philosophie de l'événement"). Maintenant c'est pas pour autant que son livre soit si accessible. Il est quelquefois limpide mais pas toujours, malgré une évidente intelligence et une volonté réelle de bien faire. Bref, le non-philosophe a un vrai avantage en matière de clarté (qu'il perd hélas souvent dès que ça se complique). En tous cas c'est mon avantage et j'aimerais bien le pousser à bout.

Il est fort probable qu'il soit au dessus de mes capacités de faire de la deuxième partie, supposée donc parler du "comment ça marche" et des pistes explorées, quoi que ce soit de si accessible que ça. J'ignore en fait s'il est possible de faire autre chose qu'une énième exposition/patchwork d'outils, invitant à piocher dedans. Par contre la première pourrait montrer pourquoi il était si urgent de modifier les règles du jeu philosophique : restituer donc clairement un logique au fil deleuzien, ce qui serait déjà pas mal.

En espérant que ce ne soit pas que le mien, de fil...