Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Justice

Page 4 sur 6 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 23 Aoû 2019 - 14:17

Affaire Fourest.


Caroline Fourest est visée par une plainte pour subornation de témoins lancée en novembre 2017 par la défense de M. Ramadan. Elle portera plainte ensuite pour dénonciation calomnieuse en février 2018.

"Quand l'affaire éclate, je suis au Maroc. [A mon arrivée au Maroc], je découvre la nouvelle. Inspirée par  "balance ton porc" et l'affaire Weinstein, Henda Ayari annonce qu'elle porte plainte pour viol. J'apprends son nom et mesure son courage". (Caroline Fourest, 2 novembre 2017)

https://www.marianne.net/societe/tariq-ramadan-le-vrai-visage-d-un-manipulateur-par-caroline-fourest

Plus tard (le 18 février 2018), elle dira dans un article de Marianne :
"J'ai lu un titre : "Affaire Ramadan : de troublants soupçons de collusion impliquant Caroline Fourest". L'article est paru sur le HuffPost Maghreb. Un ramassis de désinformation. En réalité, l'enquête établit que les accusatrices de Ramadan ne se sont pas parlé au cours des six mois précédant l'affaire. L'article l'admet : "Selon le procès-verbal dont l'AFP a eu connaissance, les relevés téléphoniques ne font apparaître aucun contact direct entre Henda Ayari et Christelle entre le 6 mai et le 6 novembre 2017". Cette information dément la version complotiste de Ramadan".

https://www.marianne.net/debattons/editos/frere-tariq-ramadan-vrais-mensonges-et-faux-complot

Sauf que ça dément rien du tout si l'on prend la peine de poursuivre l'article (du 17 février 2018), qui dit :
"... en revanche, ils montrent des communications fréquentes de chacune avec la ligne de Fiammetta Venner, une intime de Mme Fourest (116 fois pour Christelle et 156 pour Mme Ayari), sur cette même période".

https://www.huffpostmaghreb.com/2018/02/17/affaire-tariq-ramadan-de-troublants-soupcons-de-collusion-impliquant-caroline-fourest_n_19259612.html

Mais c'est encore plus clair sur Le Point du 18 février 2018 :
L'enquête a mis au jour que les deux plaignantes ont eu plus d'une centaine de contacts téléphoniques avec la ligne de Fiammetta Venner, la compagne de Caroline Fourest, sur la période entre le 6 mai et le 6 novembre 2017. Selon Fourest, il s'agit de sa propre ligne, même si elle est au nom de sa compagne. Mais, écrit-elle, "il n'y a eu aucun contact entre les plaignantes six mois avant [le] déclenchement [de l'enquête], le 20 octobre 2017".

https://www.lepoint.fr/societe/affaire-ramadan-caroline-fourest-contre-attaque-18-02-2018-2195950_23.php


Résumons : Fourest dit avoir appris le nom d'Henda Ayari au moment où l'affaire a éclate, soit le 19 ou 20 octobre 2017 (quand celle-ci porte plainte). Or les dates de leurs coups de téléphone courent du 6 mai et le 6 novembre. Selon Fourest, Ayari et Christelle ne communiquaient pas à cette période. Donc pendant plus de cinq mois, Ayari a eu 156 échanges téléphoniques avec Fourest, et Christelle 116, ce sans que Fourest ne sache même le nom réel d'Ayari. Soit environ un coup de fil par jour de l'une et de l'autre. Qu'est-ce qu'elles ont pu bien se dire ? Se réconforter, tous les jours ? Mais ce genre de détail intéresse-t-il les juges chargés de l'affaire, et madame Fourest a-t-elle seulement été entendue par eux ?

Pour l'instant on a en tous cas un procès qui ne tient compte QUE des témoignages d'Ayari et de Christelle sans se soucier le moins du monde de leurs contradictions et qui semble se foutre complètement du reste. Plus un procès pour subordination de témoins. Plus un procès pour calomnie. Et pour la même affaire !

C'est vachement bien foutu la justice française...


Dernière édition par chapati le Lun 9 Mar 2020 - 14:44, édité 3 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Mar 27 Aoû 2019 - 22:41

Troisième plainte pour viol contre Ramadan

Au point où j'en suis je suis bien obligé de le mentionner. On verra bien si le témoignage a cette fois l'air sérieux ou si on a bricolé un troisième étage à une fusée partie sans cela pour se crasher en beauté.

(à suivre)

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 6 Sep 2019 - 6:56

Un accusé et des mots pour juger...

Jeudi s’est tenue la première audience  de la Cour Criminelle Départementale. Il s'agit de juger de crimes passibles de 15 à 20 ans de réclusion criminelle (soit majoritairement les viols ou les vols avec armes) uniquement par des magistrats. Exit les jurés. "C'est pour éviter la correctionnalisation de certains crimes et lutter contre l’engorgement des cours d’assises", explique la garde des Sceaux. Les délais d’audience y seraient en moyenne d’un an au lieu de deux. Le Syndicat de la magistrature et le Conseil national des barreaux dénoncent une "régression démocratique".

(Libé décrit alors une affaire de tentative de viol)

C’est une étrange audience. Personne ne s’avance à la barre. A la place les assesseurs lisent les procès-verbaux. Ils incarnent la sœur, les experts, les amis, les enquêteurs. Autant de voix que l’on ne pourra pas questionner. Après cinq heures de débat, l'avocat général plaide coupable, la défense l’acquittement. La cour se retire pour délibérer. Deux heures plus tard, la présidente lit son verdict.

https://www.liberation.fr/france/2019/09/05/cours-criminelles-une-premiere-sans-jures-ni-relief_1749577

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 6 Sep 2019 - 13:22

Ramadan (encore)

Interrogé sur la récente plainte le visant, Tariq Ramadan s’est estimé "victime d’un traquenard", assurant qu’il s’agissait d’une personne qu’il ne "connaissait pas". Cette plainte a été déposée fin mai par une femme qui l'accuse de viol en réunion avec "une personne de son staff", lors d’une rencontre pour une interview réalisée le 23 mai 2014 dans une chambre d’hôtel du Sofitel de Lyon. Ce soir-là, se défend Tariq Ramadan, "je donnais un congrès à Baltimore, c’est facile à vérifier et aucun média ne l’a fait !".

Henda Ayari, a vivement réagi : "J’ai refusé toutes les invitations de télé et radio, je ne veux pas participer à cette mascarade médiatique, un procès ne se fait pas sur les plateaux télés mais face à des juges !"

https://www.nouvelobs.com/justice/20190906.OBS18073/tariq-ramadan-chez-bourdin-je-suis-victime-d-un-traquenard.html

A Baltimore ? En effet c'est facile à vérifier. Mais peut-être la nouvelle plaignante va-t-elle s'apercevoir à son tour que c'était pas le 23 mai mais le 14 septembre et que c'était pas à Lyon mais à Tombouctou ? Quant à Ayari, elle a refusé toutes les invitations de la télé ? On l'y a vu tous les jours à une époque !

Mais les dates les lieux c'est pas important pour la justice française. Ce sont des détails à ses yeux... et puis c'est un sacré travail que de téléphoner pour voir si Ramadan donnait une conférence à Baltimore à cette date. Ça va prendre au moins... allez à la louche six mois !



L'interview de Bourdin, chacun se fera son opinion :



Mais en quelques heures, le débat est déjà ailleurs : fallait-il donner la parole à un homme que la vindicte populaire à jugé coupable avant même le début de son procès ? La justice c'est devenu : "ferme ta gueule la défense, seule la très sainte parole anonyme est autorisée !".

Mon slogan est un peu différent : si tu ne respecte pas la présomption d'innocence, ferme ta gueule : tu es parfaitement incompétent pour avoir quoi que ce soit à dire ayant trait à la Justice !

pig

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Mer 11 Sep 2019 - 8:05

La justice a autorisé la sortie du livre de Tariq Ramadan, contre la volonté d’une des femmes qui l’accuse de viol et qui dénonçait la mention de son vrai nom dans l’ouvrage. Le tribunal de grande instance de Paris a considéré que l’identité de cette plaignante avait déjà été rendue publique et que sa demande "porterait une atteinte excessive et disproportionnée à la liberté d’expression" de M. Ramadan. Il reconnaît toutefois que cette femme a subi un préjudice du fait de la diffusion de son nom sans son consentement et condamne l’intellectuel musulman à lui verser un euro symbolique.

Son avocat fondait sa requête sur l’article 39 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui interdit de "diffuser des renseignements concernant l’identité d’une victime d’une agression ou d’une atteinte sexuelles". "La justice n’a pas délivré ce soir un blanc-seing au livre de M. Ramadan. Ce dernier est condamné et est LE SEUL condamné par la décision du tribunal. Ce livre sera donc publié au pays de Voltaire, mais ceux qui se joindront à la meute se rendront coupables de la même faute".

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/09/10/la-sortie-du-livre-de-tariq-ramadan-avec-le-nom-d-une-de-ses-accusatrices-autorisee_5508821_1653578.html

Je ne crois pas, maître. Je crois que si vous disiez la vérité, Ramadan aurait été condamné pour l'article mentionné (et à autre chose que verser un euro). Je crois que l'article que vous avez inconsidérément invoqué est sans le moindre rapport avec l'euro symbolique à verser : l'article 39 parle en effet de "diffusion de renseignements concernant l'identité de victimes d'agressions sexuelles".
Or le procès n'étant pas jugé et le viol non avéré, ce que vous appelez "victime" s'appelle pour le dire gentiment un abus de langage... et tient aussi du non-respect de la présomption d'innocence (dont vous avez peut-être entendu parler). Pour votre gouverne, sachez donc que ce que vous appelez "victime", c'est ce que la justice appelle "plaignante".
Or la loi sur laquelle repose votre requête n'interdit pas de renseigner sur l'identité d'une "plaignante". Donc peut-être le mieux serait-il que vous remballiez vos menaces bidons qui semblent surtout provenir du fait que vous avez dit n'importe quoi, et que ça vous embête vu que la justice vient de vous donner tort.

Au plaisir de suivre vos prochaines aventures dans la presse. Et à propos, la "meute", c'est vous cher ami.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Sam 14 Sep 2019 - 8:21

Affaire Ramadan (résumé)


C'est que ça commence à s'étirer au fil des pages... résumons donc l'affaire Ramadan. Actuellement en France, il y avait trois plaignantes (quatre depuis peu).

1/ La première est prostituée et a déjà fait des faux témoignages en justice lors de l'affaire DSK. Elle disait se faire violer et retournait le voir tous les mois, vachement traumatisée... neuf fois ! Bref, elle est tellement crédible que même les juges de Ramadan ont cru bon de laisser tomber sa plainte.

2/ La seconde, Henda Ayari, dit avoir été violée mais se trompe dans la date. Finalement ce serait deux mois après ses premières assertions : fin mai et non fin mars (tout le monde peut se tromper). Le jour où elle disait avoir été violée, c'était l'anniversaire de son frère (qui la dit mythomane) et elle y était. Pas de bol. En fait, ce serait trois jours avant de rentrer à l'école des greffiers. Ça ressemble à un sacré repère, un événement professionnel pareil, on doit se sentir tout chose un jour comme ça si l'on vient de se faire violer trois jours avant : associer inéluctablement les deux dans sa mémoire. Ben non, pas elle. Pas grave. Mais elle se trompe de lieu aussi, c'était pas à l'hôtel qu'elle disait mais à un autre, ailleurs dans Paris. Ah bon ! Et pour finir elle se trompe sur la météo, elle dit (dans un livre je crois) bien se souvenir de cette journée funeste où il pleuvait des cordes quand elle est descendue du train à Paris pour son rendez-vous avec Ramadan... au point que son brushing n'y résiste pas et même qu'elle doit se changer. Voilà qui est enfin précis. Sauf qu'il n'est pas tombé une goutte d'eau à Paris ce jour-là. Pas de chance ! Il aurait donc plu un autre jour alors ? Il faudrait enquêter : peut-être celui où elle a acheté son chemisier rouge ? Ou celui du dîner chez son beau-frère ? Un jour en tous cas il a plu, et ça elle s'en souvient parfaitement !

3/ La troisième, Christelle, est militante d'extrême-droite (elle s'est même présentée à une élection). Et comme chacun sait, les militantes d'extrême-droite sont très souvent irrésistiblement attirées par la religion musulmane, mais aussi ses prédicateurs. Dès qu'apparaît un imam ou un mollah, ça les affole littéralement. C'est physique, pas leur faute. Au point de se marier par correspondance, enfin par internet. Et d'envisager de partir vivre à Londres ensemble, où "elle garderait ses enfants" (sic)... et tout ça avant même que de s'être rencontrés. Ah la la l'emprise... En tous cas, on comprend bien que cette femme ait tant renâclé à dévoiler son identité : sans cela, QUI aurait pu montrer ses affinités avec l'extrême-droite, par exemple ?

Sauf que sur Christelle, et certes d'après Ramadan, serait consigné dans le rapport de police que pendant que l'amoureuse transie était tout à son mariage et son destin à Londres, elle discutait au même moment scatologie sexuelle avec un autre internaute. Comme quoi l'emprise n'empêche pas de faire caca.
Enfin les filles se connaissaient, communiquaient entre elles par internet. Et selon Ramadan qui dit toujours citer le rapport de police, Christelle aurait échangé avec la fille qui a porté plainte en Suisse, en parlant de le "piéger"... et ce AVANT même de l'avoir rencontré ! Mais la relation entre plaignante a évolué : Christelle dit aujourd'hui que Henda Ayari est "vénale, menteuse et manipulatrice" et parle du "pseudo-viol" dont elle dit avoir été victime. Ayari tweete qu'elle "se désolidarise" de Christelle.

Bien sûr c'est des détails tout ça, pas de quoi affoler un vieux briscard de la Justice, rien que du très banal !

De son côté, Ramadan a effectivement nié ses relations extra-conjugales. On comprend que ça avait de bonnes chances de foutre sa carrière de prédicateur en l'air... et peut-être son couple et sa famille ! Enfin on comprend... moi, vous j'imagine. Les juges on sait pas s'ils comprennent. Comme on sait pas vraiment d'ailleurs s'ils l'ont emprisonné pour viol ou pour comportement contraire à la morale musulmane. Il plaide en outre que tout ce qu'il disait se répercutait quasi instantanément dans la presse... alors que censé faire partie de l'anonymat de l'enquête. Sans doute qu'il n'a pas vu au début que ça allait prendre de telles proportions et espérait s'en tirer sans avoir à dévoiler sa vie sexuelle. Si en tous cas ruiner sa carrière de prédicateur était le but des juges, mission accomplie ! Et les juges à propos, qui sont-ils, que risquent-ils ? A la première question, la réponse est : on sait pas. A la seconde on sait pas non plus : un coup de règle sur les doigts, une mutation ?

Bref tout ça serait dans un scénario de film, personne n'en voudrait : trop gros tellement les plaignantes sont peu crédibles. A moins que la justice ait autre chose dans son dossier dont (on ne sait pourquoi) on n'aurait jamais entendu parler, alors que tout le reste a été étalé partout à la vindicte populaire. Et nos plaignantes, à propos, que risquent-elles elles, en cas de faux témoignage, de calomnie donc ? Ben rien, rien ou presque, une amende. En France on peut salir quelqu'un jusqu'à le démolir en parfaite impunité ou presque : ça coûte 12.000 euros maxi, d'après la Loi (voir ici).

On avait donc un type intelligent qui plaidait pour que d'un côté le monde musulman se réforme à partir de ses traditions ; et de l'autre pour que l'occident tienne compte des spécificités musulmanes et les intègre avec respect. Certains disaient qu'il avait un double langage mais personne n'a rien pu démontrer malgré ses conférences un peu partout dans le monde (et donc accessibles). En guise de représentants de l'islam avec qui dialoguer, reste en général des types à qui la France a inspiré un tel amour qu'il leur est à peine venu à l'esprit d'apprendre à parler un français correct. C'est ceux-la qu'on voit sans cesse, en lieu et place, à la télé ou dans la presse. C'était quoi le but du jeu ?

Et voilà donc qu'apparaît soudain une quatrième plainte...
Combien en faudra-t-il à la justice avant d'en trouver UNE qui soit tout simplement "crédible" ?

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Jeu 19 Sep 2019 - 12:46

Pour Schiappa, l’interview de Tariq Ramadan par Bourdin ne passe pas : "Qu’il publie un livre, très bien, c’est son droit. Mais est-on tenu d’en faire à ce point la promotion ?"
La présomption de culpabilité n'existe pas en justice mais dans la seule expression de la vindicte populaire, que d'ailleurs vous relayez à merveille. Mais êtes-vous tenue d'en faire à ce point la promotion ?

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Sam 21 Sep 2019 - 12:13

Affaire Mélenchon


Macron explique aux millions de chômeurs que s'ils avaient le courage de traverser la rue, ils trouveraient du boulot. C'est pas de la violence. MLP elle amalgame les immigrés à des terroristes en puissance. C'est pas de la violence. Un élu se met en colère et parle fort. C'est de la violence. On en est là.

J'aime bien Dupont-Moretti en général, mais ce coup-là il aurait du s'abstenir. Que Mélenchon n'ait pas du se laisser aller à la colère sans doute, mais ça fait peu. Déjà les mots sont de son côté. Et même si ça fait rire de l'entendre parler de sacré, "la République" par exemple, ça a forcément quelque rapport avec un type qui a un point près, était au second tour de la présidentielle.
Mais c'est les mots des avocats qui font tâche. J'aimerais bien savoir pourquoi ces gens peuvent mentir devant un tribunal ? C'est seulement les accusés, les victimes ou les témoins qui sont sommés de dire la vérité ? Etrange. Mais c'est vrai qu'en général on juge d'un élément de la "masse populaire" dans l'entre-soi de l'élite. Là c'est pas pareil, Mélenchon a effectivement eu un traitement de faveur : non seulement il est pas sorti menotté mais le juge ne lui a pas dit de fermer sa gueule. Etrange étrange. Mentir disais-je, parce que dire comme on l'a entendu qu'il a traité les flics de "policiers politiques", c'est pas un raccourci, c'est un mensonge. Il a par contre été question de "police politique"... et si les avocats ne voient pas la différence, il leur suffit de traverser la rue, ils auront peut-être la chance de trouver un job qui les épanouissent plus à la mesure de leur capacités.

Dupont-Moretti balance certes trois vérités, sauf qu'il sort du cadre de la défense pour rentrer dans le jeu politique (ou dans ses griefs perso). Il dit que Mélenchon nie l'évidence parce qu'il lui faudrait pallier la chute de son électorat. Déjà faudrait voir si c'est pas l'inverse, dans quelle mesure c'est pas cette affaire qui a fait chuter son électorat ! Ça déplacerait un chouïa le rapport de causes à effets. Puis il lui reproche d'être incapable d'excuses parce qu'il se croirait "victime d'un procès politique". On peut certes présenter l'affaire ainsi (à condition que le procès ne soit PAS politique) mais dans ce cas, on la réduit à un outrage qu'on condamne et point final : pourquoi épiloguer ? Et par ricochet, pourquoi alors défendre les policiers, cher Dupont-Moretti ? Sauf que certes à travers l'ironie, Mélenchon a en quelque sorte quand même admis sa responsabilité pour la colère (la forme donc), mais pas sur le fond :

-Leur présentez-vous des excuses ? [aux policiers, ndlr]
- Je regrette profondément. Je regrette profondément de vous avoir perturbé par mon niveau de décibels au point que vous ayez besoin de 7 jours d’ITT.
- C’est de la moquerie ?
- Pas un instant je me suis comporté comme quelqu’un qui ne croit pas en leur métier, en leur intelligence. Je ne dis pas ça pour plaisanter, nous avons déposé une proposition de loi contre le burn-out.
- Il n’y a pas que le volume mais il y a aussi les mots.
- Non, je ne présente pas d’excuses pour leur avoir dit que ce n’était pas digne d’une police républicaine.



Mais il y a une autre façon de voir l'affaire, plus politique oui. Un des deux opposants au gouvernement pète les plombs et se laisse aller à sa colère, qu'il estime "juste". Et il a en fait à comparaître pour cet accès de colère plus qu'autre chose. Et sans doute que c'est ça qui déplaît profondément à Mélenchon (et c'est là qu'il est bon en s'excusant - à moitié - sur la colère... mais pas sur le fond donc). Et c'est qu'en plus, cet homme qui défend théoriquement le peuple, les classes populaires, se serait alors fait sanctionner par celui-ci, et peut-être bien donc du fait même de cette histoire, de cette colère, montée en épingle jusque dans la presse de gauche. Et là il est emmerdé : quand c'est lui qui fait des effets de manche pour défendre la veuve et l'orphelin, les gens votent pour lui, mais il suffirait qu'il soit question de colère pour que les mêmes se barrent ? Ça voudrait dire que la morale à la mode, le radotage qui culpabilise sans cesse toute forme de violence, serait suivie par le peuple même qui a voté pour lui ? Que pour celui-ci, la violence serait finalement plus dans la colère d'un homme indigné que dans celle d'un état indifférent aux gens ? Que c'est ça les héritiers de la Révolution, supposés agir avec leur bulletin de vote : des gens qui préfèrent se faire tondre plutôt que de remettre en cause leur (cher) jugement de petits bourgeois offusqués devant toute forme de violence ? La morale a encore de beaux jours devant elle ! Elever la voix c'est pas digne de moi, penserait le brave citoyen de gauche, pas digne de l'image que je représente de l'homme moderne, pacifique, féministe et tout et tout. La vraie violence, d'accord c'est la guerre la misère la maladie, mais D'ABORD c'est un type en colère (ou qui se laisse aller à sa colère, au cas où il comprendrait ces subtilités : comme quoi bien sûr que Mélenchon aurait pu stopper la violence issue de sa colère, bien sûr que c'est du théâtre... enfin j'imagine). La révolution sans colère ? Une petite camomille, cher peuple ?

Dans l'Obs est citée une phrase : "Si les juges me relaxent, on a une chance que la présidentielle ne soit pas un égout". C'est en effet à peu près en ces termes que le débat est posé, même si Mélenchon en joue et en profite pour retomber sur ses pattes.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Sam 2 Nov 2019 - 14:52

MEDIATOR


Le médiator (nom génrique : benfluorex) est lancé sur le marché par les laboratoires Servier en 1976. Il est présenté comme un antidiabétique destiné aux patients en surpoids. Son principe actif est très proche des amphétamines. Il sera en fait massivement prescrit comme coupe-faim.

Vingt ans après, un cas de valvulopathie (dégradations des valves du cœur) "survenu très rapidement, avec pour seul facteur de risque la prise de Mediator", est signalé. Servier retire le Médiator du marché suisse en 1998, puis du marché espagnol en 2003, italien en 2004. Il reste vendu dans le meilleur système de santé du monde. Ce n'est qu'en 2007 que l'Affsaps (établissement public garant des produits de santé) intervient, mais seulement pour recommander de ne pas le prescrire comme coupe-faim.

En 2009 il est enfin retiré de la vente en France.

En 2011, Jacques Servier est mis en examen pour tromperie sur la commercialisation d'un médicament présenté comme un antidiabétique (et donc pris en charge par l'Assurance maladie) alors qu'il s'agit essentiellement d'un coupe-faim (anorexigène). Jacques Servier est encore mis en examen en 2012, cette fois pour "homicides" (il mourra en 2014).
(peu avant, Xavier Bertrand, ministre de la Santé à l'époque et soumis à plainte en justice peu après, fera voter la loi qui porte son nom et qui vise à prévenir les conflits d’intérêts et à renforcer l’indépendance de l’expertise, en obligeant professionnels de santé et décideurs à déclarer leurs liens d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique... au grand dam de madame Buzyn qui trouve tout ça "si handicapant" : voir ici)

En 2013 c'est au tour de l'ANSM (nouveau nom de l'Affsaps) d'être mise en examen : soupçonnée d'avoir négligé les alertes sur la dangerosité du Mediator entre 1995 et 2009. En 2014 c'est l'état que la justice reconnaît responsable du non-retrait du Médiator (par l'Afssaps) dès l'imputation au médicament du premier cas de valvulopathie cardiaque. En 2015, la justice accusera le labo d'avoir dès 2003 maintenu la commercialisation d'un médicament "défectueux" dont il ne pouvait ignorer les risques, et dont il aurait du informer les patients (dans la notice d'utilisation) et les professionnels de santé.


PROCÈS

En septembre 2019 s'ouvre le procès du Médiator : 4 981 victimes dont 2 684 constituées parties civiles, 376 avocats, plus de 120 témoins. Il devrait durer jusqu'en avril. Servier est attaqué pour "tromperie aggravée, escroquerie, homicides involontaires et trafic d'influence". Le parquet estime que les laboratoires Servier ont mis en place une stratégie pour dissimuler le caractère anorexigène du médicament et n'ont pas signalé les risques d'hypertension artérielle pulmonaire et ceux de lésions des valves cardiaques.
Douze personnes physiques et onze morales (dont Servier et l’ANSM) sont poursuivies.


Témoignage 1 : En 1975, Gilles Bardelay a lancé la revue Pratiques, dont l’objet était de passer en revue les nouveaux médicaments arrivant en pharmacie. A l'époque, il signe déjà des réserves sur le Médiator. Pas tant par sa dangerosité que son inutilité : "Les antidiabétiques oraux sont prescrits en grande quantité depuis vingt ans et font baisser la glycémie, mais il semble de plus en plus probable qu’ils augmentent la mortalité des diabétiques par maladie cardiovasculaire", écrit-il en 1977. Aujourd'hui, il dénonce la méthode Servier : "Falsification, demi-vérité, mensonge par omission. Les médicaments de Servier - tous - n’ont jamais été positionnés dans leur véritable famille pharmacologique ou chimique". Le Mediator, anorexigène selon l’OMS, sera présenté au moment de sa mise sur le marché comme un antidiabétique par Servier, ce qui lui permettra d'y rester lorsque les anorexigènes en seront retirés dans les années 1990. Il finit en étrillant l’ANSM, mais aussi les médecins qui ont prescrit le Mediator sans s’informer des risques : "Toute personne qui voulait vraiment savoir ce qu’était le Mediator le pouvait dès 1977. Les médecins méritent des coups de pied au cul " [confraternité des coups de pieds au cul pour homicide, c'est pas cher payé, ndlr].

La cinquième semaine du procès a été celle des experts : trois scientifiques mandatés par les juges, auteurs d’un rapport de 700 pages sur le Mediator, largement défavorable au laboratoire Servier.

La sixième fut celle des contre-experts : une armée de chimistes, cardiologues, pharmacologues, diabétologues, parfois dotés de CV prestigieux, grassement rémunérés par Servier, pour décortiquer l’étude des experts judiciaires. Leurs témoignages visaient tous à réhabiliter le médicament, dédouaner les laboratoires, dénoncer la partialité des experts judiciaires etc. Toute la semaine, il a été question de "récepteurs 5-HT2B", des "ramifications cylindraxiles", des "enzymes monoamines oxydases", de la "valve tricuspide" ou encore du "captage de glucose dont il est fantaisiste de penser qu’il est contrôlé par la pyruvate kinase". La complexité des débats a atteint un tel pic qu'un avocat des parties civiles s'est demandé tout haut si elle n’est pas orchestrée par la défense, dans "une stratégie destinée à instiller l’idée que les choses sont beaucoup plus complexes que ce qu'on peut en comprendre".

Témoignage de chapati : De la bradypepsie, dans la dyspepsie. De la dyspepsie, dans l’apepsie. De l’apepsie, dans la lienterie. De la lienterie, dans la dyssenterie. De la dyssenterie, dans l’hydropisie ! Sinon les amphétamines c'est de la merde et ça accroche, tout le monde sait ça depuis longtemps. C'est incompréhensible qu'on ait pu laisser des médecins prescrire cette saleté aussi longtemps avant de l'interdire... en 2000 en fait sauf erreur, mais seulement effectivement en 2006 en France : parce qu'on a le meilleur système de santé du monde ?
Nota bene : procès du Médiator ou du système médical français ?


(fait essentiellement à partir de Libé et de l'Obs : à suivre)

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Lun 11 Nov 2019 - 21:38

Ça fait du bien qu'il y ait des Olivier Roy et des Dupont-Moretti dans ce monde. Dupont-Moretti, je suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit, mais j'avoue que quand il parle de la justice, j'ai pas une virgule à déplacer...



chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Lun 18 Nov 2019 - 9:18

NON au droit au médecin de signaler les violences sans le consentement des victimes !


Comme par hasard quelques jours après la question posée par Belloubet de savoir si les médecins doivent signaler les cas de violences (conjugales, sexuelles) SANS l'accord de la présumée victime, une tribune apparaît dans l'Obs, où les types jurent leurs grands dieux qu'il ne s'agit pas du tout de ça, mais bien seulement "d’accompagner, orienter et aider ces femmes victimes". Coïncidence alors.

L'un des deux initiateurs de la pétition, Gilles Lazimi, médecin et militant féministe, affirme "qu’une patiente sur 4 a été victime de violences au cours de la vie". Et ensuite il est question de détection. Pour ce faire, expliquent nos signataires, il existerait des tests avec des questions simples comme : "Avez-vous été victime de violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles au cours de votre vie ?". On aimerait bien savoir déjà s'il existe de par ce monde des gens qui n'ont jamais été victimes de violences verbales ou psychologiques au cours de leur vie, mais passons si ça aide à débloquer la parole.
Sauf que si on met ça en corrélation avec l'idée qu'une femme sur quatre aurait été victime de violence, on n'est plus très sûr de savoir de quoi on parle (je rappelle qu'il existe en français des mots précis pour s'exprimer, plus élaborés que le terme de "violence"). Admettons donc que la question débloque la parole. Mais ensuite du coup, c'est quoi "une femme sur quatre victime de violence" ? De quelle violence s'agit-il ?

Donc dans la série : la-violence-cépabo, les signataires appellent à "jouer un rôle majeur dans la détection et la prévention des violences". Ouais.

Ensuite je vous l'ai joué crescendo pour entretenir mes effets...

D'abord on a droit au témoignage d'une jeune femme qui a fait une thèse de médecine. Et dans sa thèse, Marie Le Bars (le second initiateur de la pétition) dit avoir établit "qu’un médecin généraliste reçoit en consultation entre 2 et 3 femmes victimes de violences conjugales par jour" (soit 10% des visites). Tant que ça ? Parce que c'est sans qu'elles ne le disent bien sûr. Du coup qu'est-ce qu'elle en sait ? Sur quoi ce base-t-elle ? On n'en a pas la moindre idée dans l'article. Tout ce qu'on sait, c'est qu'au contraire, "les professionnels de santé déclarent ne jamais ou rarement recevoir des femmes victimes de violences". Diable ! Et Marie Le Bars d'ajouter : "Les femmes victimes de violences veulent qu’on leur pose la question". Ah bon ?

Ah bon mais surtout veulent que QUI leur pose la question ? Les médecins ? Marie regarde-moi en face : elles veulent que les médecins leur pose la question, t'es sûre... ou bien le monde en général ?
Ah c'est pas dans la thèse ça ? Ben dommage alors !
En clair j'imagine moi que les femmes victimes de violences qui se rendent dans des associations expliquent qu'elles auraient aimé en parler mais qu'elles n'y arrivent pas toutes seules (ce que Marie traduit par "veulent qu'on leur pose la question", ok). Mais ensuite, je me demande si ce ne serait pas sa fibre militante et sa volonté de fair aboutir la pétition qui lui aurait fait traduire ça en ajoutant : à son médecin !
Du coup ça ferait pas pareil, forcément ! Parce qu'en vrai, justement elles n'en parlent jamais à leur médecin, d'après donc ce qu'ils disent eux-mêmes !


Et puis vient le pompon, la cerise sur le gâteau, le top du top : tous ces gens-là nous expliquent le plus sérieusement du monde que "les violences conjugales et sexuelles restent la première cause de mortalité devant les accidents de la route ou le cancer". Je vous jure que c'est vrai : c'est écrit , dans l'Obs.

Les femmes tuées par leur conjoint ou leur partenaire sexuel, on a le décompte tous les jours dans certains journaux. Aujourd'hui, c'est dans les 130 cette année.

Les morts pas accidents cardio-vasculaires, c'est 140.000 par an !


NON au droit au médecin de signaler les violences sans le consentement des victimes !


PS : ailleurs sur le forum (ici) on peut aussi lire ça : L'autre jour un type condamné par la justice est sorti furieux d'un tribunal et est allé directement tuer la femme qu'il harcelait/agressait (ici) : que dire de cette affaire si par de nouvelles lois c'était un médecin qui avait dénoncé le type ?

NB : lu dans Le Figaro (ici) que Gilles Lazimi aurait précisé que : "le médecin doit accompagner la femme en respectant son choix, c'est elle qui doit porter plainte. Lever le secret médical serait rompre le lien de confiance".
Mouais...

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Lun 25 Nov 2019 - 13:35

NON au droit au médecin de signaler les violences sans le consentement des victimes !


Emprise et médecins
La première mesure vise à mieux signaler les faits de violences conjugales en permettant la levée du secret médical. Sur les quelque 220 000 femmes se disant victimes de violences conjugales, moins d’une sur cinq porte plainte. Or l’emprise est l’une des raisons majeures. Elle détruit les capacités psychiques des victimes et les empêche d’évaluer la dangerosité de leur situation. Pour tenter de les sauver, la mesure prévoit donc que le médecin ou professionnel de santé puisse alerter le procureur de la République, "sans l’accord de la victime", lorsqu’il "estime qu’elle se trouve sous l’emprise de l’auteur" des violences.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/25/violences-conjugales-la-justice-va-prendre-en-compte-l-emprise_6020403_3224.html
Les sauver... la dernière fois que la justice a "sauvé" une femme, elle était assassinée le soir même ! Le médecin qui aura vu passer cette affaire, il dénoncera jamais personne (voir le lien dans le PS au dessus). Sinon, on apprend que faire des études sur le foie ou le pancréas permet de détecter les femmes "sous emprise"... pas très loin de l'imaginaire du moyen-âge où l'on se fiait au notable du coin pour condamner ou acquitter un manant (sur son témoignage de moralité). Enfin bon, ça pouvait pas tomber sur les curés puisqu'on est une nation laïque (et puis les curés eux, avaient une éthique). Sinon une pauvre femme arrivera pour un arrêt de travail à cause des bleus occasionnés par ses fréquentes chutes dans l'escalier et dépendra du type en face pour que sa vie bascule et qu'elle se retrouve à la finir sa vie seule, sans rien avoir demandé. C'est terrible. D'autant que le chiffre des violences conjugales est atroce, dans les 80.000 plaintes par an (je suis soufflé) ! Monstrueux et sans commune mesure avec les "féminicides". 150 tuées pour 80.000 ça fait une pour 500 cogneurs. Alors on fait quoi ? 80.000 enquêtes par an ? On sauve qui ? La femme n'aura plus ses arrêts-maladie parce qu'elle n'osera plus aller chez son toubib, ça sera ça le résultat.



Médiations pénales
Jugées "inopportunes", les médiations pénales, qui permettent de traiter les faits à l’amiable, seront quant à elles bannies, la victime "ne se trouvant pas en situation d’égalité avec son compagnon", en position de domination. En 2015, on comptait pourtant plus de 3.500 médiations pénales, 1.700 en 2018.
Bonne idée, ça faisait appel à l'intelligence des deux parties, il fallait donc l'abolir toutes affaires cessantes.


Magistrats et avocats
"Cela ne fait pas si longtemps que l’emprise est un mécanisme identifié. Par méconnaissance, magistrats et avocats ne comprenaient pas le comportement ambivalent des victimes, susceptibles de déposer une plainte puis de la retirer".
Reste désormais à former l’ensemble des acteurs de la chaîne pénale.
Oui, avant juges et avocat étaient des primates décérébrés : que les victimes soient dans un dilemme et hésitent, ça les dépassait. Mais après éducation par les néo-féministes, ça ira mieux...



Suicide forcé
Lorsque le harcèlement du conjoint ou du partenaire a conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider, les peines seront de dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende. Le groupe de travail réclamait vingt ans de prison, mais ça en faisait une infraction criminelle, or, en cas de suicide, l’intention homicidaire aurait été impossible à prouver. En 2018, 217 femmes se seraient suicidées en raison de violences conjugales, selon une étude.
Et aucun homme bien sûr ! Sinon pourquoi pas vingt ans ? Ou perpète tant qu'on y est ? Que votre conjoint se suicide ou que vous le tuiez, à la fin il est mort pareil non ?
(la justice vue depuis le néo-féminisme)  santa

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 29 Nov 2019 - 7:53

Médiator 2

Les pâles témoignages des directeurs de l’Agence.

L’ancien numéro 2 des laboratoires Servier est entouré de gardes du corps, une vingtaine d’autres personnes du labo sont là. En face, les directeurs de l’Agence du médicament qui ont connu les différents épisodes du Mediator et ces questions lancinantes : pourquoi ce retrait si tardif ? Pourquoi les informations sur le danger du produit n’ont pas été rassemblées ? Pourquoi aussi peu de signalements d’effets secondaires, et lorsqu’il y en avait, ce doute perpétuel sur chaque cas ? Ces interrogations ont trouvé peu de réponses. Les témoins se sont avérés hésitants, gênés, comme écrasés par la situation et cherchant surtout à se dédouaner plutôt qu’à tenter de comprendre les ratés du scandale.

Ainsi Didier Tabuteau, le premier directeur, de 1993 à 1997. Il ne va pas raconter une scène incroyable qu’il nous a souvent détaillée. A peine nommé à l’Agence, il déjeune avec Jacques Servier qui lui dit : "Vous savez, dans ce ministère, c’est moi qui fais les carrières". A plusieurs reprises, il sera d’ailleurs menacé anonymement par téléphone. La présidente du tribunal lit des courriers internes de Servier datant de la création de l’Agence, où Servier fait pression pour encadrer les futures missions de l’Agence et s’interroge sur Tabuteau, "qui n’est pas de chez nous".
Tabuteau laissait la partie scientifique et évaluation à un médecin. "Est-ce que j’aurais dû accepter ce poste, moi qui n’étais pas scientifique ? Cette question me hante". Et on le croit. Irène Frachon nous disait avant le procès : " parfois, j’ai le sentiment que la peur n’a toujours pas changé de camp".

Jean Marimbert dirige l’Agence de 2004 à 2009. Son audition diffuse un sentiment lourd de tristesse. Il avoue que lorsqu’il arrive, l'agence faisait du bon travail scientifique mais qu'il y avait "un vrai problème de conflits d’intérêts qui n’était pas géré". Quelques mois après, la revue Prescrire publie un article s’étonnant qu’on laisse le Mediator sur le marché. Tout y est : caractéristiques anorexigènes, risques d’hypertension artérielle pulmonaire et de valvulopathie. "C’est la première fois que j’en entendais parler, j’ai demandé alors une note" qui est faite mais ne contient pas les éléments essentiels. Pourquoi ? Il évoque le contexte d'une "grande faiblesse de la pharmacovigilance". Certes mais les signes se multiplient, cas de HPTA, de valvulopathies, mais aussi la décision de retirer le produit en Italie et en Espagne. "Les éléments du puzzle étaient là mais on ne les avait pas réunis", concède-t-il.
Marimbert est là comme témoin mais se défend comme s’il était prévenu : "Nous avons sans doute un peu failli". En 2006, un rapport de la Cour des comptes pointe les dangers du Mediator, mais l’Agence aurait dit "par erreur" aux magistrats que ce produit avait été retiré du marché. Autre loupé en 2007 : des experts de l’Agence jugent qu'il présente davantage de risques que de bénéfices : la Commission d’autorisation de mise sur le marché ne les suit pas. "Avec Servier, c’était moins transparent qu’avec d’autres laboratoires», murmure-t-il. Il élève juste la voix pour défendre l’Afssaps : "On peut avoir la plus grande compassion pour les victimes et en même temps dire que l’Afssaps, ce n’est pas seulement ça, c’est aussi 80.000 décisions par an". Son audition terminée, il s’en va, penaud.

Devant la porte de la chambre correctionnelle, sortent les ex-responsables de chez Servier, aujourd’hui prévenus. Solides et sûrs d’eux, et toujours accompagnés de leurs gardes du corps.
résumé depuis : https://www.liberation.fr/france/2019/11/28/proces-mediator-une-agence-du-medicament-sans-influence_1766078

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Jeu 12 Déc 2019 - 3:36

Prix Nobel de la paix et génocidaire ?

Depuis août 2017, quelque 740.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de l’armée birmane et de milices bouddhistes. Aux audiences publiques à la Cour Internationale de Justice de La Haye, devant laquelle la Birmanie est accusée d'actes de génocide par la Gambie (état africain soutenu par les 57 pays de l’Organisation de la coopération islamique), le ministre gambien de la justice évoque un génocide en préparation depuis longtemps. "Tout ce que la Gambie demande, c’est que la Birmanie arrête ces actes de barbarie et cesse ce génocide contre son propre peuple", plaide-t-il en rappelant que 600.000 vivent encore en Birmanie et "qu'il est encore temps de les sauver".

Aung San Suu Kyi a écouté la litanie de crimes envers les Rohingyas, victimes de répression depuis 2017. Il est question de viols, d'exécutions, de massacres, de discours de haine, et de manières du gouvernement qui trahiraient l’intention génocidaire. L’intervention de la "dame de Rangoon" est très attendue. Il est rare qu’un chef de gouvernement vienne en personne plaider la cause de son pays. Et jamais un prix Nobel de la paix s’est retrouvé sur le banc des accusés pour répondre d’actes de génocide.

Aung San Suu Kyi réfute toute intention génocidaire. Elle admet "qu'il n'est pas exclu qu’une force disproportionnée a été utilisée par les membres des services de défense et, dans certains cas, au mépris de la loi humanitaire internationale, ou qu’ils n’aient pas établi une distinction suffisamment claire entre les combattants de l’Arsa (rébellion musulmane) et les civils". Mais selon elle, "la Gambie a présenté à la Cour un tableau trompeur et incomplet de la situation". Elle rappelle que son pays fait face à un "conflit armé interne" où l’armée y affronte un groupe de rebelles qui a mobilisé 12 000 hommes, et insiste sur l’histoire et le "cycle de violences intercommunautaires qui remonte aux années 40". Elle demande à la cour de "garder à l’esprit cette situation complexe et le défi lancé à la souveraineté et à la sécurité du pays lorsqu'on évalue l’intention de ceux qui ont tenté de faire face à la rébellion". Elle liste encore les actions entreprises pour "améliorer les moyens de subsistance, la sécurité, l’accès à l’éducation et à la santé pour les communautés du Rakhine", et retourne les accusations brandies par la Gambie : "Comment peut-il y avoir génocide en cours ou intention génocidaire quand ces mesures concrètes sont instaurées ?" Le même procédé rhétorique est employé au sujet de la cour martiale chargée de juger les crimes de guerre. "Peut-il exister une intention génocidaire d’un Etat qui poursuit et inculpe des soldats ?" avance-t-elle.

Et Libé de commenter : mais combien dans l'armée sont-ils à avoir purgé leurs peines après des décennies de crimes ? Et quand Aung San Suu Kyi parle du retour des réfugiés, de noter qu'elle ne prononce jamais le mot de "Rohingya" et n'explique pas l'exode de 740.000 personnes face aux "opérations de nettoyage" de l'armée birmane et des milices bouddhistes.

(tiré d'articles de Libération)


Par ailleurs, on peut lire dans Le Figaro qu'elle aurait imploré de s'abstenir de toute action qui pourrait aggraver la situation, et mettre en péril la paix et la réconciliation.

L'ensemble de la presse s'occupe de démolir celle qui fut prix Nobel de la paix et qui est vue aujourd'hui comme une génocidaire. Peut-être. Drôle de trajectoire quand même. Il faudrait quand même envisager l'idée que cette femme pourrait aussi être l'otage d'une armée qui gouverne le Myamar depuis des lustres, ce qui pourrait expliquer cette dernière citation, et ne serait pas compatible avec son système de défense.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Mar 17 Déc 2019 - 21:53

Affaire Sarah Halimi

Les juges en charge de l'affaire Sarah Halimi, retraitée de confession juive battue puis défenestrée au cri "d’Allahou Akbar" par son voisin de religion musulmane, ont rendu une ordonnance dans laquelle elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Kobili Traoré serait dès lors considéré comme "pénalement irresponsable" et pourrait donc échapper au procès (cette ordonnance ne signe pas la fin de la procédure ni l’abandon définitif des poursuites).

La question du discernement du suspect est au cœur de cette affaire. Traoré a fait l’objet de trois expertises psychiatriques afin de déterminer si son jugement était "aboli" (inapte à être jugé) ou "altéré" (apte à être jugé) lorsqu’il s’est introduit chez Sarah Halimi. Sans antécédents psychiatriques, le suspect a été unanimement déclaré atteint d’une "bouffée délirante aiguë" au moment des faits. Mais les psychiatres divergent sur le reste. Le premier, qui évoque un comportement induit par une forte consommation de cannabis. Les seconds affirment que "l’entrée dans la schizophrénie" du meurtrier présumé est sans lien avec sa consommation de cannabis et concluent à une abolition du discernement. Quant au troisième collège d’experts, il a estimé que la "bouffée délirante" avait été provoquée par une cause extérieure mais est resté flou sur l’état du discernement de Kobili Traoré.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/12/meurtre-de-sarah-halimi-les-juges-d-instruction-estiment-plausible-l-irresponsabilite-penale-du-suspect_5488853_3224.html

C'est rigolo la justice en France. A partir de quoi un "expert" peut-il se permettre de juger qu'il s'agirait d'une "bouffée délirante" ? Et en plus, ça suffirait pour qu'un tribunal le suive, en se contentant d'évoquer des "raisons plausibles" ? "Plausible" ça suffit pour faire qu'on ne le juge pas, c'est comme ça ?
C'est quoi ce pouvoir insensé des experts, quand on sait qu'ils donnent en général autant d'avis différents qu'il y en a ? Là les trois parlent de "bouffée délirante", ok. Ensuite il y a des joints, enfin il y a ou pas, et puis le discernement où certains en fait savent plus trop : pas grave... ça doit être vachement technique leur truc, puisqu'à la fin c'est "plausible" !

Et pour couronner le tout, on peut lire ici que la notion de "bouffée délirante" est uniquement reconnue en France ! Diagnostiquée en 1866 par un quidam inconnu du reste du monde ! Non, c'est un gag je vous jure, c'est pas possible autrement. A propos, est-il seulement déjà arrivé qu'un expert diagnostique qu'il ne sait pas ? Ça m'amuserait d'avoir la réponse à ce genre de question...


EDIT : "Par son comportement volontaire de consommation de cannabis, Kobili Traoré a directement contribué au déclenchement de sa bouffée délirante aiguë" (procureur).

Que dire ? Si un type qui fume des joints est considéré comme susceptible de ne pas se rendre compte qu'il est en train de tabasser une vieille et va la balancer par la fenêtre, les Pays-Bas sont morts de rire... et bonjour la jurisprudence : s'il est sous acide alors, il pourra tuer cent personnes dans un attentat ?



Dernière édition par chapati le Jeu 19 Déc 2019 - 20:28, édité 2 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Mer 18 Déc 2019 - 10:06

NON au droit au médecin de signaler les violences sans le consentement des victimes !


L’ordre des médecins est d’accord pour que les professionnels de santé fassent un signalement au procureur, sans l’accord de la victime, lorsqu’elle est sous l’emprise de son partenaire, à condition que ce soit une simple possibilité et non une obligation, que la victime soit "en danger vital immédiat".

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/18/violences-conjugales-le-feu-vert-sous-conditions-de-l-ordre-des-medecins-a-la-levee-du-secret-medical_6023242_3224.html
"Vous pouvez l'écrire, il va y avoir des morts". Professeur agrégé à l'université de Lorraine, Bruno Py ne craint pas de choquer. Ce spécialiste du droit pénal et du droit médical se montre très critique sur les dérogations au secret médical. Il juge la mesure dangereuse. Selon lui, cela pourrait éloigner les victimes de violences conjugales des médecins. "Combien de femmes, craignant de voir la police débarquer à la maison ou redoutant les représailles de leur conjoint violent, s'abstiendront de consulter ? Combien d'hommes violents empêcheront leur victime de se faire soigner pour ne pas être dénoncés ?" interroge-t-il. Pour lui, la mesure est d'autant plus contestable qu'elle est inutile. "En cas de péril vital, le secours prime sur le secret. De même, l'état de nécessité peut libérer un médecin du secret médical, face à un danger actuel ou imminent. Ces notions sont maîtrisées". Bruno Py s'interroge encore : "Dans le cas d'un mineur en danger, une mise à l'abri est possible. Qu'en sera-t-il avec la femme majeure ? Qui la prendra en charge une fois que le médecin aura dénoncé les faits au parquet ?"

https://www.lepoint.fr/societe/violences-conjugales-pourquoi-la-levee-du-secret-medical-est-dangereuse-27-11-2019-2349893_23.php

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 20 Déc 2019 - 18:14

France-Télécom (verdict)

Trois anciens dirigeants de France Télécom – Didier Lombard (PDG entre 2005 et 2010), Louis-Pierre Wenès (ex-numéro 2, et Olivier Barberot (DRH) – ont été déclarés coupables de "harcèlement moral institutionnel", ainsi que l’entreprise. Les trois prévenus ont été condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15.000 euros d’amende. France Télécom, devenu Orange en 2013, a été condamné à 75.000 euros d’amende, soit la peine maximale prévue. Les autres prévenus ont été reconnus coupables de complicité de harcèlement moral.

Ainsi le tribunal correctionnel de Paris a-t-il fait entrer dans la jurisprudence la notion de harcèlement moral "institutionnel", "systémique", ,c’est-à-dire comme étant le fruit d’une stratégie d’entreprise "visant à déstabiliser les salariés, à créer un climat anxiogène et ayant eu pour objet et pour effet une dégradation des conditions de travail".

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/20/france-telecom-ils-ne-mouraient-pas-tous-mais-tous-etaient-touches_6023608_3224.html

Ce qui est important, expliquera encore Le Monde plus tard dans un débriefing, c’est que jusqu’à présent, le délit de harcèlement concernait des comportements individuels. Là, c’est une stratégie d’entreprise qui a été condamnée. Le pas franchi est majeur.

Contrairement à Orange qui accepte le verdict, l'avocat de Lombard a immédiatement annoncé se pourvoir en appel, allant jusqu'à parler de "faute de droit" et de "politique démagogique". Lombard clame ainsi haut et fort à la face du monde le dédain que certains patrons peuvent porter envers les gens. Ce minuscule bonhomme va donc obliger à un nouveau procès où l'on peut espérer qu'il prendra cette fois le maximum (un an ferme), ça serait la moindre des dignités. Ceci dit peu importe cette racaille, l'essentiel est bien que cette décision fera jurisprudence pour la suite.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Mer 1 Jan 2020 - 7:28

Affaire Matzneff

Affaire Matzneff : Un conflit de droit

Coupable, Matzneff ? A coup sûr. Dans ses livres, sur les plateaux, il se vante de relations sexuelles avec des jeunes de moins de 15 ans, chose légalement prohibée pour un adulte.
Ce n’était pas seulement la traduction d’un air du temps, qui tendait à dénoncer tout "ordre moral". On y lisait aussi les effets d’une théorie qui découlait de cette "pensée 68" illustrée par Sartre, Foucault, Bourdieu ou Derrida : il était entendu dans ces cercles intellectuels que toute loi, toute norme, renvoyait à l’exercice d’un pouvoir oppressif, omniprésent et diffus, qui dépassait en étendue et en influence celui de l’Etat ou d’une classe sociale, pour contrôler, orienter, contraindre les corps et les âmes au profit de la domination multiforme qui structurait la société capitaliste.
Ainsi la proscription de la pédophilie dérivait de ce pouvoir sur les comportements quotidiens, dont il fallait s’émanciper. En oubliant bizarrement la domination subreptice mais impérieuse que les adultes peuvent exercer sur les mineurs (de 15 ans). On proclamait le droit à la sexualité sans limites, mais on négligeait la souffrance psychologique, les dommages de long terme, que pouvait occasionner cette "libération".
Libération se recommande désormais de la logique des droits humains qui prescrivent l’égalité des dignités et s’étendent, par là même, aux enfants. L’affaire Matzneff illustre un conflit de droits. Celui de l’adulte à une sexualité libre et celui de l’enfant à la protection vis-à-vis des prédateurs. La loi a fixé une limite visant non à exercer un pouvoir sur les corps pour le compte des "dominants", mais à civiliser les relations humaines.

https://next.liberation.fr/livres/2019/12/29/affaire-matzneff-un-conflit-de-droits_1771344

Mouais, je sais pas s'il "fallait s'émanciper". Peut-être. En tous cas, les intellectuels dont il est question pouvaient être confrontés à l'idée qu'on était peut-être conditionnés plus largement que ce dont on avait conscience (ce qui n'a rien d'idiot), et donc se retrouver devant des images "idéalisées" face auxquelles il était difficile de savoir où mettre les limites. Dans l'optique d'une libération sexuelle après des millénaires d'interdits survenaient ainsi des cas limites où l'on n'était plus trop sûrs de rien. Ça me paraît plus juste de le dire comme ça.
Matzeff pourrait en être l'illustration, j'en sais rien. Mais dénoncer ceux qui auraient oublié la domination que les adultes exercent sur les enfants est une idée bancale, puisque nombre d'intellectuels remettaient justement les normes en question. Et comme le pouvoir était ce qui était pointé du doigt, l'idée était bien de ne pas se sentir (et de ne plus vouloir être) quelqu'un de justement susceptible d'abuser de son pouvoir. Donc rien ne dit que ces gens auraient négligé une quelconque souffrance connue, comme Joffrin le martèle (depuis sa conscience virginale), dans la mesure où les intellectuels comme les autres étaient forcément ignorants de ce à quoi pouvait aboutir un monde dont les esprits se seraient affranchis des normes. Ceci dit, certains en ont forcément "profité", comme on dit... mais c'est (théoriquement) une autre histoire.


Depuis quelques jours, une vidéo de Bernard Pivot interrogeant sur un ton badin l’écrivain sur son attirance sexuelle pour les "moins de 16 ans" fait scandale sur les réseaux sociaux, trente ans après sa diffusion. Accusé de complaisance avec l’écrivain Gabriel Matzneff, il estime n’avoir pas eu à l’époque les mots qu’il fallait : "Après Mai 68, des livres comme ceux de Gabriel Matzneff ont été publiés sans que la justice n’intervienne, sans même que les associations de défense de l’enfance et de la famille ne protestent (...) on a même vu les plus grands écrivains de l’époque pétitionner pour la libération de trois hommes emprisonnés pour avoir eu des relations sexuelles avec de jeunes adolescents. Le monde des livres et la littérature se jugeaient alors au dessus des lois et de la morale".

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20191230.OBS22902/affaire-matzneff-pivot-regrette-de-ne-pas-avoir-eu-les-mots-qu-il-fallait.html

C'est surtout aujourd'hui qu'il a pas les mots. D'ailleurs c'est un mauvais résumé de dire que de grands écrivains (dont Deleuze) ont pétitionné pour la libération "d'hommes emprisonnés pour avoir eu des relations sexuelles avec de jeunes adolescents". Ils n'ont pas pétitionné pour la pédophilie (ce n'était pas le but de cette pétition***) mais parce que les types accusés comme tels étaient en préventive depuis trois ans sans que leur procès n'arrive jamais !
Et maintenant, au nom des mots d'ordre du jour, les réseaux sociaux tombent sur des vieux bonhommes comme Pivot qui vivaient à une époque aux préoccupations et modes de pensée très différentes, c'est comme un condamnation de toute leur vie, c'est triste (et Pivot ne sait toujours pas quoi dire, il n'a rien à dire sur le schéma moral mais on peut noter qu'il s'abstient d'employer le terme de "pédophile"). Mais ces commissaires du peuple ne savent ni ce qu'est un contexte ni ce que c'est qu'une vie. Ils vivent dans l'absolu de leurs certitudes.


PS : non c'est pas adouber Matzneff que de dire ça, monsieur Valls et consort.


NB : on peut d'ailleurs lire un joli témoignage dans l'Obs ici, dont voici l'expérience proprement dite (la fillette avait alors douze ans, l'homme la cinquantaine) :
Une fois, on faisait tous la sieste, étendus sous des arbres dans le sud de la France. J’ai roulé contre son dos pour le respirer avec encore plus d’insistance que d’habitude. Au milieu du sommeil de tous les autres, je ne sais pas ce que j’essayais, mais j’essayais. Il s’est défait de mon étreinte, s’est retourné et, avec une fermeté totale qui ne m’a pas échappé, m’a dit : « Stop ». D’un simple mot, il m’a permis de grandir sans me perdre dans un dédale. C’est ça, un adulte.



EDIT : Je peux rajouter une histoire, si ça aide à comprendre.

Avec un copain d'enfance, on est (il y a quelques vies) devenus un jour très amis avec deux couples. Moi à cet âge-là, je disais : "jamais avec la femme d'un ami". Mon copain, je me souviens que quand j'avais quinze ans, il s'était déjà débrouillé pour s'envoyer ma petite copine "régulière" de l'époque. Bref, il s'était envoyé en l'air avec la femme d'un des deux (pensez ce que vous voulez, on s'aimait tous vraiment).
Or un jour, on s'est retrouvés tous les deux seuls avec les deux femmes en question, leur mecs étant partis loin et pour un moment. Et moi j'avoue que "l'autre femme", je la trouvais drôlement à mon goût depuis le début... et donc je n'avais jamais songé à la regarder avant que mon copain et l'autre femme ne sortent ensemble (je me souviens avoir en particulier pris une douche une fois avec les deux filles, dans un pays où l'eau chaude était rationnée, et avoir soigneusement évité de regarder leurs corps pendant qu'on rigolait ensemble de la situation).
On avait un peu plus de vingt ans. Et le problème dont je parlais des limites de la sexualité de l'époque s'est alors posé très clairement de la façon suivante : d'un côté je sentais que je culpabilisais déjà à l'idée de coucher avec la fille ; de l'autre une voix me disait que cette culpabilité pouvait n'être que le fruit d'un conditionnement culturel qui agissait depuis lurette. Et tout ce que je peux en dire, c'est qu'à l'époque je ne savais absolument pas quoi faire : la "raison" en tous cas me disait que c'était du cinquante cinquante.
Voilà, c'est ça un contexte.

Ensuite, sans doute que certains font des choix du coté de cette limite et que tel ou tel truc soit les confortera soit le contraire. Je pense que c'est comme ça que ça se passe, une espèce de bonne conscience universelle ou presque faisant le reste. D'autres encore ne pensent même pas à tout ça. Et d'autres enfin sont persuadés que c'est la morale qui est universelle et qu'elle dit la même chose à tout le monde (et c'est elle qui toujours juge). C'est comme ça.


*** EDIT 2 : Je l'ai retrouvé et le rajoute ici, puisque tout le monde commence à raconter n'importe quoi :
L'Affaire de Versailles est une affaire criminelle au cours de laquelle trois hommes en détention préventive depuis trois ans ont comparu pour "attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de 15 ans". La Cour d'assises les a condamnés à cinq ans de prison, dont une partie avec sursis. Leur peine ayant déjà été effectuée, ils ont été libérés à l'audience. L'Affaire est marquée par une mobilisation d'intellectuels, sous forme de pétition, pour que la détention préventive des inculpés ne se prolonge pas indéfiniment.

(https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Versailles).


Dernière édition par chapati le Mer 8 Jan 2020 - 10:38, édité 2 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 3 Jan 2020 - 18:45

A l'instar de ce qu'il s'est passé avec Adèle Haenel, voilà que le parquet intervient encore, cette fois pour ouvrir une enquête pour viol sur mineurs. Le procureur de la République explique que les investigations s’attacheront "à identifier toutes autres victimes éventuelles ayant pu subir des infractions de même nature sur le territoire national ou à l’étranger". Des infractions ? Mais non. C'est un appel officiel : on cherche des témoignages qui parlent rétroactivement de viols. On incite. La meute est gracieusement sollicitée. La chasse à l'homme est désormais officiellement ouverte, un sport collectif qui devrait théoriquement durer jusqu'à la mort du concerné, à moins qu'il n'abrège l'épreuve en suivant le raccourci déjà effectué par David Hamilton. Et dans un tel cas se posera-t-on seulement la question de savoir ce qu'est juger un homme en dehors de tout contexte, par rapport à de seules certitudes morales (et donc juste issues d'un autre contexte) ? Jamais ! C'est la mort les contextes. Jamais selon la logique de cette morale qui se veut universelle. On devrait au contraire théoriquement en arriver à brûler Platon pour avoir affirmé que l'esclavage faisait partie du cours normal des choses, question de cohérence. Et à la fin on brûlera tout, tout autre point de vue... et d'abord toute autre forme de culture ou de civilisation que la nôtre. Il n'y aura alors plus qu'un récit, une perspective, une vérité : ne restera que la bêtise et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.


EDIT : et pour le même prix, un article sympa et mesuré de ma copine Maia : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/05/il-faut-parler-de-pedophilie-mais-sans-cliches_6024821_4500055.html

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Lun 6 Jan 2020 - 19:17

Consentement

Trois affaires de pédophilie se télescopent en ce moment. Celle de Haenel, celle de Matzneff et celle de Joël Le Scouarnec, chirurgien soupçonné d'attouchements et de viols sur des centaines d'enfants : 349 victimes potentielles. Il a toujours agi dans l'ombre mais est suffisamment atteint pour ne pas avoir pu s'empêcher de draguer une petite voisine de 8 ans, au risque de dévoiler le pot-aux-roses. Les partenaires sexuels de Matzneff sont eux pubères (je crois) et il a lui pu dire les choses tout haut : il parle d'histoires d'amour et s'offusque qu'on le traite de prédateur. En même temps il drague de jeunes ados comme un adulte cherche un partenaire d'un soir, pas si loin d'une sorte d'illuminé du sexe qui répandrait la bonne parole. Vanessa Springora pose le problème du consentement (des ados) : "Comment admettre qu’on a été abusé quand on ne peut nier qu’on a été consentant ? Quand on a ressenti du désir pour cet adulte ?". Ruggia lui n'a pas couché avec Haenel mais parle aussi d'amour, au point de s'en confier à sa femme (et de la perdre).

Les néo-féministes et autres associations pour l'enfance pointent sans relâche la culpabilité de ce qu'elles appellent des "prédateurs" ou des pédo-criminels et ne veulent pas entendre parler de consentement (elles veulent revenir sur l'âge du consentement, déjà débattu et entériné l'année dernière).

Du côté des adultes. Ruggia a-t-il agi un amoureux n'osant pas brusquer les choses vu l'âge de la fillette, ou en type incapable de faire des choix ? Matzneff est-il convaincu par un sentiment amoureux qui l'envahirait lors des rapports sexuels, ou est-il un prédateur intellectuellement persuadé d'avoir raison de se sentir au dessus des interdits moraux ? Le Scouarnec est malade, pervers, ou malade de sa perversité ? Ni la justice ni les féministes ne répondront à ça. Quelle importance direz-vous, si ces gens sont nuisibles ? Peut-être. Sauf qu'en attendant on va se taper le leitmotiv du jour qui martèlera que les enfants sont "sous emprise" sans jamais aller plus loin (et sûrement que bon nombre d'entre eux le sont). On entendra qu'un adulte doit savoir se réfréner, des choses comme ça.
Mais entendra-t-on que l'emprise est partout, qu'on est toujours sous l'emprise de quelque chose ? Et comment on fait pour agir quand on est sous emprise, et d'autant qu'on n'en est rarement conscient ? Matzneff refuse l'emprise de la morale mais n'est-il pas sous l'emprise de ce refus ? Ruggia n'est-il pas sous l'emprise de Haenel autant que l'inverse... et est-il sous l'emprise de l'amour ou du désir ? Alors on excuse tout, demandent certains ? Non on cherche à comprendre avant que de juger, pas l'inverse : il n'y a pas une morale inscrite au firmament qui nous révèlerait les choses, une conscience à laquelle il suffirait de se référer comme une boussole, parce que ladite boussole n'indique pas le Bien mais la culpabilité.

Du côté des ados. L'autre jour à la télé une espèce de reportage au sein d'une société tribale au Kenya. Une femme dit qu'une fille est sexuellement adulte au moment de ses premières règles. Alors évidemment que ça ne donne aucun gage de responsabilité. Sauf que les femmes ne traitent pas pour autant ces fillettes en adultes (notion qui de toutes façons ne semble pas correspondre à la nôtre : les "anciens" sont respectés par tout homme de 40 ans qu'ils sont en droit considérer un peu comme un enfant). Les filles à peine réglées restent donc des petites filles, sauf sexuellement. Celles qui ont des rapports se voudront sans doute "adultes" mais on peut s'adresser à la petite fille en elles sans qu'elles n'en prennent ombrage, tant qu'on ne se mêle pas de leur sexualité. Chez nous, il y a bien une majorité sexuelle (preuve qu'on a été conscient du problème), mais on est aujourd'hui débordé par des images définitives d'adultes et d'enfants, les ados n'étant pas traités et rangés à la va-vite par les néo-féministes dans la case "enfants".

Alors il faut protéger les enfants bien sûr, mais d'abord sans prendre la pose de l'universalité d'une vérité valable pour tous, et aussi pas en déniant le droit aux ados de dire leur consentement. Parce que si certains se retrouveront traumatisés sans s'en apercevoir sur le coup, d'autres ne le seront pas. Parce que c'est pas pareil à treize ans de coucher avec un type de quarante selon qu'on est vierge ou pas, qu'on a couché avec un homme ou plusieurs etc. Sexualité et majorité sexuelle, ça marche aussi et sans doute d'abord avec le vécu sexuel, et pas seulement l'âge : et rien ne prouve que le vécu de certains adultes ait tant à dire que ça sur la sexualité par rapport à celui de certains ados.

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Mer 15 Jan 2020 - 22:42

Profitant de la vague d'indignation provoquée par l'affaire Matzneff, la droite et les néo-féministes, main dans la main, tentent de faire passer en force une loi refusée il n'y a pas même deux ans. C'est sans fin...
Une proposition présentée par la députée LR Valérie Boyer propose de fixer "une présomption irréfragable de non-consentement pour les moins de 15 ans", qui permettrait de considérer comme viol toute relation sexuelle entre un adulte et un mineur de moins de 15 ans. "Il faut inscrire dans la loi qu’une mineure ne peut pas être consentante, parce que son consentement n’est pas éclairé".

https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/15/violences-sexuelles-la-presomption-de-non-consentement-des-mineures-revient-dans-une-proposition-de-loi_6026003_3224.html
Tant occupés à imposer leur point de vue qu'ils en ont même oublié les garçons dans leur texte (souligné).

Rolling Eyes

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 12 Juin 2020 - 3:41

Affaire Ramadan (acte IV, scène II)
Cette quatrième plainte ressemble désormais à une impasse. Les informations recueillies par la brigade criminelle ne confortent en rien les éléments avancés par celle qui s’est fait appeler "Elvira".
C'était la dernière accusation en date (vous êtes bien sur le répondeur de "SOS mythomane", laissez vos coordonnées anonymes après le bip. Maître Szpiner, actuellement en campagne électorale, vous rappellera)


Et encore une plainte contre Ramadan. (scène III)

Le simulacre de justice continue. Maintenant une femme accuse Ramadan de "viol moral", tout en acceptant que la relation ait été consentie : après le concept de "légitime défense en différé", voici donc maintenant celui du "viol consenti " ! Et quoi encore ? Désolé je ne commente plus cette boue.


Deux avocats de Ramadan avaient d’abord proposé leurs services à des plaignantes (scène IV)
Un avocat peut-il proposer ses services à une victime de viol, recueillir ses confidences, puis finalement choisir d’assurer la défense de la partie adverse ? Me Ouadie Elhamamouchi et Me William Bourdon, désignés au début du mois de mai comme conseils par le prédicateur suisse, avaient auparavant été en contact avec deux des plaignantes qui accusent Ramadan de viol pour devenir leurs avocats.
Aaah... enfin un peu de paix et de sérénité, ça nous change agréablement du Covid !

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Ven 10 Juil 2020 - 16:36

Lucky Luke ministre de la Justice !


Justice - Page 4 150812

Le nouveau garde des Sceaux a d’ores et déjà su prendre à revers la magistrature en annonçant vouloir mener à bien "la réforme du parquet tant attendue". Cette réforme prévoit d’aligner les conditions de nomination des magistrats du parquet sur celles du siège. En clair : de ne plus faire dépendre la carrière des parquetiers de l’exécutif, mais du Conseil supérieur de la magistrature.

https://www.la-croix.com/France/Eric-Dupond-Moretti-nomination-secoue-justice-2020-07-07-1201103903

Et paf : il a retournés les magistrats en 24h chrono  Very Happy  ! Eux qui lui tapaient dessus se réjouissent que ça puisse amener à "en finir avec la suspicion permanente entourant les enquêtes politico-financières".

Good job, Luke !


Dernière édition par chapati le Mar 15 Sep 2020 - 7:26, édité 1 fois

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Mar 15 Sep 2020 - 7:16

Un mot sur le procès de Charlie-Hebdo

Ce procès est bizarre. On en fait tout un ramdam, certains allant jusqu'à expliquer les bienfaits de le filmer "pour l'histoire"... alors que les coupables sont tous morts. Bref qu'est-ce qu'on juge alors : qui on juge ?

On juge des types qui "auraient fourni" des armes, d'accord. Et qui aussi seraient peut-être complices de terrorisme. Sauf que tout est dans le "peut-être". Parce que si on reste dans le cadre de voyous fournissant des armes à d'autres voyous, c'est certes du banditisme, et ce d'autant que les armes sont des armes de guerre, mais c'est malgré tout sans rapport avec la monstruosité du carnage effectué.

Et c'est bien là tout le problème. La seule charge donc qui pourrait effectivement valoir autant d'émoi serait celle de complicité de terrorisme, faute de quoi ce procès sera un gigantesque flop.

En attendant, on a affaire à des types qui oscillent tous entre petits voyous et vrai banditisme. Tous on un casier, ont fait de la prison à une voire plutôt à plusieurs reprises. Mais pas trace d'un simple imam voire d'un supposé salafiste là-dedans. A priori et sauf erreur de ma part, pas le moindre jihadiste voire même intégriste non plus : que des voyous ! Alors peut-être en apprendra-t-on plus en cours d'audience, peut-être que des vrais indices de complicité de terrorisme sont déjà dans les dossiers, et peut-être encore que certains voyous s'en foutent que leurs armes servent à des attentats terroristes, j'en sais rien.

On verra tout ça au cours du procès, enfin peut-être...

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par chapati Lun 21 Sep 2020 - 20:31

Pour former les magistrats, Dupond-Moretti choisit... une avocate.
Partisan de longue date d’une suppression pure et simple de l’ENM, Eric Dupond-Moretti reconnaît qu’il n’aura pas le temps d’opérer une refonte totale, mais se propose de "l’ouvrir davantage". Il entend "rompre avec des traditions surannées, et avec la tentation de vase clos et de l’entre-soi". Il fustige "la frilosité à moderniser l’institution et les dérives d’une culture de l’entre-soi (...) l’idée d'un corporatisme qui éloigne la justice des citoyens". Il a annoncé la nomination d‘une avocate, Nathalie Roret, à la tête de l’école de la magistrature. Une première.
Céline Parisot, présidente de l'Union Syndicale des Magistrats, le syndicat majoritaire, se dit effondrée par la pauvreté des arguments avancés : "Nous l’avons rencontré qu’une seule fois et il nous avait aligné sur la Justice des anecdotes et des arguments tout aussi creux les uns que les autres".

https://www.marianne.net/politique/il-aime-la-castagne-en-choisissant-une-avocate-pour-diriger-l-enm-dupond-moretti-provoque

Des arguments moins creux en tous cas que cette réponse affligeante, madame. Dupont-Moretti a donc hélas renoncé à son idée de dissoudre purement et simplement l'École Nationale de la Magistrature. Ça aurait pourtant fait du bien : cet état dans l'état pouvantt faire la pluie et le beau temps au nom de la "Justice française" sans jamais être inquiété de quoi que ce soit !

On rappellera que ce souhait n'était basé que sur une constat de bon sens, auquel il n'y a strictement rien à opposer, à savoir qu'avant d'accéder au statut de juge, les jeunes aient à passer une dizaine d'années comme avocats, afin de se familiariser avec les problèmes des hommes avant que de les juger... et donc autrement que du haut d'une expérience de vie réduite à des fonds de culotte rappés sur les bancs de l'École de la Magistrature. "Comment peut-on rendre la justice à 25 ans ?", écrit-il dans un de ses livres...

Si c'est ça que madame Parisot traite "d'argument creux", ça donne une bonne idée de la bêtise et du melon qu'ont bon nombre de juges en France (et du corporatisme qu'il y a dans l'air, ici comme ailleurs).

chapati
Admin

Messages : 1594
Date d'inscription : 28/02/2017

https://philo-deleuze.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Justice - Page 4 Empty Re: Justice

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 4 sur 6 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum